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La tête à rire

12 mars 2012

Ecrire... et faire de la menuiserie

Eh oui, il y a un lien, en ce qui me concerne en tout cas.

Comme je l'ai dit il n'y a pas longtemps, je me construis des étagères genre armoires. J'essaie de placer un maximum de choses dans un espace restreint et il n'y a rien à faire, le sur mesure est ce qu'il y a de mieux.

Le problème c'est que je n'ai aucun diplôme en menuiserie, et étant d'esprit peu pratique et étourdie de nature, ce n'est pas la meilleure manière de passer mes soirées. Mais ce n'est pas grave, je me suis tout de même lancée.

J'ai fait trois étagères/armoires pour mes habits et c'est un peu comme l'écriture, lorsqu'on s'avance sans trop savoir où on va, le résultat est un peu surprenant. En ce qui concerne mes étagères pour mes fringues, il faut parfois les poser contre un radiateur au mur pour qu'elles tiennent droit.

Et le parallèle que je trouve avec les textes que j'écris ? C'est que je me rends compte du design une fois le tout bâti. Comme pour mes textes, je ne comprends ce que je veux faire que lorsque c'est fini. Donc allez hop ! on vire tout et on recommence, ce qui est un peu enrageant à la longue.

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11 mars 2012

Peut-on se forcer à avoir une idée ?

question_du_jourEst-ce qu'on peut vraiment se mettre à son bureau lorsqu'on a deux heures devant soi et se forcer à trouver une idée ?

Je me pose cette question car j'aimerais développer une pièce de théâtre adaptée au goût écossais, une idée pas trop française (lire "pas trop tarabiscotée"), et je me remue les méninges et rien ne vient.

Sur les blogs américains consacrés à l'écriture de scénarios, il y a de nombreux tuyaux, conseils pour stimuler l'imagination, pour trouver une idée de départ et l'affiner. Une fois qu'on a trouvé une direction, ils proposent de se lancer dans une gymnastique de cerveau pour la rendre plus personnelle, plus originale, la faire sortir du lot. Je veux bien, mais tout ça sent la formule, pas la grande inspiration.

Pour moi, les idées que je développe ont tendance à s'imposer d'elles-mêmes un beau matin. Elles ne sont pas le résultat de multiples ratures sur mon calepin, d'un jeu de déductions, d'une prise de tête pour consciemment sortir de ce qui a déjà été fait, elles arrivent un jour alors que je cuisine ou m'apprête à sortir les ordures.

Est-ce que cela vaut la peine de me triturer le cerveau lorsqu'elles ne viennent pas ? Mmm, j'en sais rien mais ayant pas mal de trucs à faire, je ne peux pas rester à regarder mon plafond pendant des lunes. Je ne suis pas feignante, mais c'est difficile de se forcer à faire quelque chose quand on n'est pas sûr que cela serve à quoi que ce soit.

Lorsque je me pousse à repasser des fringues, cela vaut le coup, mes fringues sont plus ou moins repassées à la fin, mais lorsqu'il s'agit d'idées, je reste sceptique sur ce que l'on peut arriver à capter lorsque le tout ne vient pas naturellement.

Il faudra que j'essaie un jour de me coincer à mon bureau pendant deux heures pour trouver une idée et voir ce que cela donne. A suivre donc.

10 mars 2012

Scénario : les flash-backs

DSC02824Il y a deux approches pour affronter les problèmes du flash-back : se ronger les ongles pendant des heures en fixant son écran, ou aller s'asseoir sur son canapé avec une tisane pour réfléchir calmement à ce qui serait le plus logique. Je conseille de prendre du recul.

Tout dépend de l'histoire. Un flash-back au temps de la Seconde Guerre mondiale va être différent qu'un retour en arrière sur le passé d'un des personnages. Le premier nécessitera sûrement une référence à des dates précises, le second pourra être plus vague. C'est là que les descriptifs de scène s'avèrent très utiles. Pour un personnage que l'on voit à différents stades de sa vie par exemple, préciser l'âge (Emilie, qui a 8 ans..) est moins lourd que de dire Août 1989 (surtout si cette date ne signifie rien pour l'histoire qu'on raconte).

Enfin bref, si on ne veut pas se découvrir une nouvelle passion pour l'alcool, il vaut mieux à mon avis éviter les histoires à multiples flash-backs quand on débute. Une histoire que j'ai commencée il y a très longtemps nécessitait de nombreux flash-backs, bonjour la prise de tête, je n'ai pas pu la terminer.

Ceci dit, voici une présentation possible (j'utilise la terminologie anglo-saxonne, car RETOUR EN ARRIERE est un peu bizarre) :

INT. CHAMBRE DE MACHIN

Machin est devant son écran d'ordinateur, l'air anxieux.

FLASH-BACK

INT. CHAMBRE DE MACHIN

Six mois auparavant, Machin se ronge les ongles assis devant le même écran. Sur son bureau, on peut distinguer un ouvrage : "Comment présenter un scénario ?"

FIN DU FLASH-BACK

INT. CHAMBRE DE MACHIN

Machin est toujours devant son ordinateur, cette fois les cheveux hérissés sur la tête...

 

Autre présentation possible (plus légère, peut-être) :

INT. CHAMBRE DE MACHIN

Machin est devant son écran d'ordinateur, l'air anxieux.

FLASH-BACK. INT. CHAMBRE DE MACHIN

Six mois auparavant, Machin se ronge les ongles assis devant le même écran. Sur son bureau, on peut distinguer un ouvrage : "Comment présenter un scénario ?"

RETOUR AU TEMPS PRESENT. INT. CHAMBRE DE MACHIN

Machin est toujours devant son ordinateur, cette fois les cheveux hérissés sur la tête...

Différentes présentations sont admises, tout dépend de l'histoire, du nombre de flash-backs et de leur longueur aussi. Un long flash-back sera peut-être plus clair dans la première présentation, qui sait ?

Dans le scénario Deconstructing Harry de Woody Allen, il y a pas mal de flash-backs. Ils ne sont pas présentés comme ci-dessus. On peut lire :

INT. BUREAU DE HARRY. JOUR

Début de la séquence de flash-back

Harry travaille à son bureau...

Fin du flash-back

(on enchaîne ensuite sur la scène suivante) INT. APPARTEMENT DE ...

Il faut choisir la présentation qu'on maîtrise le mieux et, à mon avis, avoir une vue d''ensemble de tous les retours en arrière que l'on veut faire pour faire son choix. En gros, on a vu plus marrant comme manière de passer son temps.

9 mars 2012

"Toutou" (2H, 1F)

DSC02774Toutou, une pièce d'Agnès et Daniel Besse, publiée par l'Avant-Scène (numéro 1297).

Quelle déception ! L'idée me paraissait un peu tirée par les cheveux, mais j'étais curieuse, je voulais savoir de quoi ce texte retournait. Je l'ai trouvé assez barbant. Au bout de la troisième scène, j'en avais déjà ras le bol d'entendre parler de leur Toutou.

L'histoire : un mari revient de sa promenade du soir sans son chien. Sa femme lui demande ce qui est arrivé, où est passé leur chien ? Il n'en sait rien, il est parti. Alors ils se demandent s'ils n'ont pas été un peu trop durs avec leur chien, s'ils l'ont assez aimé... Who cares?

J'ai bien compris la référence avec leur couple qui s'essouffle, mais il y a d'autres manières d'illustrer un problème conjugal que par le biais d'un chien qui s'en va, qui ne supporte plus d'être en laisse. J'ai trouvé les reparties pas terribles, les coups de téléphone qu'ils donnent à leur fils en pleine nuit bizarres, tombant un peu comme un cheveu sur la soupe (mais il fallait bien étoffer un peu la pièce), l'arrivée de l'ami pas plus inspirée... Bref, je n'ai pas accroché.

Il en faut pour tous les goûts, c'est sûr. Je l'ai classé dans les pièces comiques même si je n'ai pas rigolé une fois. Ce n'est pas un texte sérieux non plus, alors il fallait bien que je le mette quelque part.

8 mars 2012

Trop français

Un message qui fait suite à celui de l'autre jour où je me demandais si je ne devais pas commencer à traduire certains de mes textes en anglais.

Le problème c'est que j'ai examiné toutes mes pièces pour voir si je ne pouvais pas commencer à en traduire une, et soit elles ne m'intéressent plus autant qu'avant, soit elles sont trop françaises et ne correspondraient pas au goût d'un public écossais.

Me voilà donc bien. Il faut que j'analyse désormais encore plus ce qui m'arrive dans le ciboulot et discerne ce qui est très français de ce qui pourrait être plus d'intérêt international.

Je ne suis pas au bout de mes peines.

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7 mars 2012

Six mois au placard

un_an_au_placardRésolution du jour : tous mes textes "soi-disant terminés" passeront au moins six mois dans un placard. Voilà, c'est décidé. Pas la peine d'essayer de juger un texte quand on vient de le finir et qu'on a passé trop de temps dessus, car on n'y voit plus rien, on perd tout sens critique.

Cela ne raccourcit pas les délais, c'est sûr. Je ne suis déjà pas rapide à pondre quelque chose, mais v'là que maintenant je dois rajouter au moins six mois à la note totale. Ouille !

6 mars 2012

"Le sexe faible" (13H, 12F)

DSC01991Le sexe faible d'Edouard Bourdet, une pièce en trois actes écrite en 1929 et publiée par l'Avant-Scène (collection des quatre-vents/théâtre classique).

Une drôle de pièce, inattendue, différente de toutes celles que j'ai lues jusqu'à présent. Le sujet n'est pourtant pas hyper original – des intrigues de cœur dans un grand hôtel –, mais le rythme est spécial, l'enchaînement des scènes assez cinématographique. J'ai plus eu l'impression de lire un scénario qu'une pièce. Pas étonnant qu'il y ait eu une adaptation cinématographique de ce texte en 1933, il s'y prêtait tellement bien.

L'histoire : nous sommes dans un palace luxueux où Antoine est un maître d'hôtel aux petits soins de ses clients. Parmi eux, Isabelle Leroy-Gomez, mère de 4 enfants, qui est soucieuse de voir son fils Jimmy se la couler douce et souhaiterait le voir casé assez vite avec une riche Américaine. Son autre fils, Philippe, a des problèmes de couple, sa femme vivant une aventure avec Carlos, un gigolo sud-américain, lui aussi à la recherche d'un bon parti. Antoine se retrouve mêlé à toutes les intrigues de ce beau monde, faisant de son mieux pour les aider dans leurs quêtes amoureuses du moment.

C'est un peu différent dans la mesure où on a plus souvent lu de pièces où ce sont les femmes qui recherchent la sécurité financière en se mariant.

J'ai bien aimé ce texte (je n'étais pas sûre que cela allait être le cas en le commençant), et il me trotte dans la tête depuis que je l'ai lu, car je suis intriguée de savoir ce qu'il peut donner sur scène. Il y a quand même pas mal de personnages. Il y a une scène au deuxième acte, dans le hall du palace, où Antoine parle à différents clients qui ne doit pas être évidente à mettre en scène. Il va falloir que je me procure le DVD.

Je vais aussi essayer d'acheter deux autres pièces d'Edouard Bourdet, Fric-Frac et Vient de paraître.

5 mars 2012

Le pauvre auteur (2)

Je viens d'ouvrir une catégorie intitulée Pauvre auteur.

J'y placerai tous les messages sur le peu d'aide que l'auteur débutant reçoit, la solitude, le mur de silence auquel il est confronté tous les jours.

En gros, une catégorie consacrée au parcours du combattant qu'est l'activité d'écrire !

5 mars 2012

Pourquoi le pauvre auteur ne peut se confier (2)

confidingJe fais suite à mon message d'hier, car la situation inverse n'est pas évidente non plus. Lorsque tout baigne pour l'heureux auteur, peut-il partager son bonheur avec son prochain ?

Reprenons notre inconnu d'hier.

CHER INCONNU ― "Mais que le monde est beau aujourd'hui ! Je suis sorti hier soir en laissant une bougie allumée sur ma télévision et, heureusement, mon voisin s'en est rendu compte assez vite et a défoncé ma porte pour limiter les dégâts. Que des horreurs ont brûlé...  et ma voisine, que j'aime en secret depuis longtemps, m'a invité à dîner chez elle tous les soirs en attendant que ma maison redevienne impec !".

HEUREUX AUTEUR ― "Ah! là ! là, oui, c'est drôle en effet comme tout peut être fantastique du jour au lendemain. Mes personnages qui étaient sans vie hier, n'allaient nulle part, ont trouvé une nouvelle direction ce matin, sonnent si juste tout d'un coup..."

Ben non, cela n'irait pas non plus. A moins d'annoncer qu'il vient de faire fortune avec sa dernière pièce, les bonnes nouvelles de l'auteur seront toujours un peu craignos. Eh oui, il doit se taire, qu'il soit triste ou content !

4 mars 2012

Pourquoi le pauvre auteur ne peut se confier...

confidingQuand le pauvre auteur fait la tronche parce que toutes ses histoires coincent, c'est difficile pour lui de faire part de ses états d'âme à qui que ce soit.

Imaginons quelqu'un qui n'a pas la frite et qui pense se trouver sur la même longueur d'onde en voyant la tête à rallonge d'un pauvre auteur. Leur conversation donnerait à peu près ceci :

CHER INCONNU ― "Ben oui, la vie est vraiment vache pour moi en ce moment. J'ai laissé une bougie allumée sur ma télé hier soir en sortant, et lorsque je suis rentré ce matin, ma maison avait explosé, impossible de sauver quoi que ce soit de ma baraque, aucun objet, aucun souvenir..."

Grand soupir.

PAUVRE AUTEUR ― "Oh ! là ! là ! oui, la vie me pèse aussi en ce moment. Vous voyez, mes personnages piétinent, ils ne veulent vraiment pas se plier à ce que je veux leur faire faire, c'est la zizanie totale dans mes textes..."

Notre inconnu regarderait le pauvre auteur les yeux écarquillés, se demandant s'il ne se fout pas de sa tronche, voire aurait l'envie incontrôlable de lui foutre une baffe ?

Eh oui, voilà pourquoi le pauvre auteur doit garder ses problèmes pour lui.

3 mars 2012

La tuile (2)

confused_readerDans la série des catastrophes (pour faire suite à celle d'hier)...

Je viens de relire un scénario que j'ai envoyé il y a deux ans au concours WriteMovies. Enfin j'ai lu les deux premières pages et je me suis dit : Mais comment j'ai pu envoyer un truc pareil ? Comment je n'ai pas pu voir que l'idée était loin d'être géniale et le tout pas intéressant ? Je lis beaucoup de pièces de théâtre et de scénarios, arrive à les juger, mais les miens, pfft !

Le conseil que l'on peut lire dans les manuels d'écriture est de laisser ses textes de côté pour les regarder d'un œil neuf. Mais que c'est juste ! Et on ne parle pas d'une semaine, mais d'au moins six mois, voire un an, il me semble.

On ne peut avoir un regard critique sur ce qu'on écrit qu'en l'oubliant complètement. Je le savais pourtant, mais étais impatiente. Le scénario nul que j'ai envoyé au concours WriteMovies venait d'être bouclé, je sentais bien que l'idée était un peu tirée par les cheveux et que j'allais un peu trop vite en besogne, mais je me suis dit : Allez, on ne sait jamais. Erreur !

Une pensée en passant pour les pauvres lecteurs du concours WriteMovies. Ils doivent être sidérés de voir toutes les horreurs qui leur arrivent. Et le mien est arrivé en demi-finale (sûrement parce que j'avais respecté les codes de présentation), ce qui fait craindre le reste.

Heureusement pour eux, ce sont des professionnels qui ont sûrement dû écrire à un moment ou à un autre et qui doivent savoir que l'apprentissage de l'écriture n'est pas instantané et que certains ne s'améliorent qu'en faisant de grosses bourdes.

2 mars 2012

La tuile !

paniqueJe viens de relire trois de mes pièces, Joyeuse retraite, Les affaires de Lucie, et En bons voisins, eh bien cela ne va pas, il faut que je les retravaille. La tuile, quoi ! Une pièce qu'on pensait terminée ne l'est pas. Il faut que je change le début de l'une, la fin de l'autre et étoffe le milieu de la troisième ! Presque un cauchemar... Pourquoi je ne m'en suis pas rendu compte plus tôt ?

Peut-être qu' à 90 ans, j'aurai une pièce qui me plaira totalement. Je me dis souvent aussi qu'à ce stade avancé de ma vie, je serai enfin une parfaite ménagère, j'aurai enfin compris à force d'erreurs ce qui faut faire pour avoir une maison propre. Quel est le rapport ?

Je l'ai déjà dit, il y a énormément de parallèles entre l'écriture et le ménage, et une certaine complimentarité. Lorsqu'on a la tête farcie par l'écriture, prendre un chiffon permet de relaxer, faire le vide... et on ne nous enseigne rien à l'école dans les deux domaines, aucun cours au programme sur l'écriture d'un beau texte comme sur la bonne tenue d'une maison, nous forçant à tâtonner chacun chez soi, en essayant de faire au mieux, au plus urgent. Heureusement à forcer d'écrire et d'astiquer, on s'améliore, on perfectionne sa technique.

Voilà où j'en suis à la minute, à faire des parallèles débiles pour oublier que j'ai sacrément du pain sur la planche.

1 mars 2012

Scénario : conversation au téléphone

DSC02824Les conversations au téléphone me donnent régulièrement des boutons, et pourtant c'est logique, pas très compliqué et tout dépend de ce qu'on veut montrer.

Encore une fois, je ne suis pas une experte de l'écriture d'un scénario, je ne fais que partager ce que j'ai appris jusque-là.

Tout dépend de la scène en question. Doit-on voir les deux interlocuteurs au téléphone ou un suffit ? Doit-on les voir en même temps en leur donnant une partie d'écran ou peuvent-ils se parler l'un après l'autre ? Ses choix déterminent la mise en page que l'on adopte.

► UN SEUL INTERLOCUTEUR A L'ECRAN :

C'est facile, on voit Machin baragouiner tout seul au téléphone. Voici ce que cela peut donner :

INT. CHAMBRE DE MACHIN. NUIT

Machin rentre dans sa chambre et s'empare du téléphone.

MACHIN (au téléphone) Allô, Bidule ? C'est moi, Machin. Hein? (...) Ben oui, je sais bien, c'est nul de se poser des problèmes pareils...

J'aime bien mettre trois points entre parenthèses (...) pour signaler les coupures dans la conversation, mais des points de suspension sont aussi bien. On n'est pas obligé d'ajouter (au téléphone) en début de conversation, mais je trouve que c'est plus clair. Si Machin avait un ami près de lui dans sa chambre et faisait des apartés tout en parlant au téléphone, on serait obligé d'indiquer quand il est au téléphone et quand il parle à son copain.

 

Autre cas de figure : Machin est toujours tout seul à l'écran, mais on entend ce que dit Bidule:

INT. CHAMBRE DE MACHIN. NUIT

Machin rentre dans sa chambre et s'empare du téléphone.

MACHIN (au téléphone) Allô, Bidule ? C'est moi, Machin.

BIDULE (off) Non mais t'as vu les règles de présentation d'un scénario.

MACHIN Ben oui, je sais bien, c'est nul de se poser des problèmes pareils...

BIDULE (off) C'est n'importe quoi tu veux dire.

Encore une fois, je trouve que c'est plus clair de mettre (au téléphone) à la première phrase de conversation.

(off) pour Bidule en début de dialogue est obligatoire pour montrer qu'il est à l'autre bout du fil.

 

► LES DEUX INTERLOCUTEURS A L'ECRAN, l'un après l'autre :

C'est la méthode que j'emploie le plus souvent, dans la mesure où c'est la plus naturelle. Quelqu'un appelle avant que quelqu'un réponde. Elle est nécessaire quand on doit préciser qui est à l'origine du coup de fil. J'emploie la terminologie anglosaxonne INTERCUT, car je la trouve très claire.

INT. CHAMBRE DE MACHIN. NUIT

Machin rentre dans sa chambre et s'empare du téléphone.

MACHIN (au téléphone) Allô, Bidule ? C'est moi, Machin.

INTERCUT MACHIN/BIDULE

Bidule se trouvant également dans sa chambre (il faut préciser où est Bidule si ce n'est pas clair par ce qui précède)

BIDULE (au téléphone) Non mais t'as vu les règles de présentation d'un scénario.

MACHIN Ben oui, je sais bien, c'est nul de se poser des problèmes pareils...

BIDULE C'est n'importe quoi tu veux dire. Comme si j'avais le temps de me poser ce genre de questions...

J'aime toujours mettre (au téléphone) aux deux premières lignes de la conversation, mais ce n'est pas nécessaire.

C'est ma présentation préférée car je la trouve légère, agréable à lire.

J'ai regardé dans mes scénarios de Woody Allen, et voici un extrait d'une présentation plus traditionnelle, à savoir on répète à chaque fois l'intitulé de scène, les lieux des deux actions. Il s'agit d'un extrait du film Hannah et ses sœurs (voir Extrait). Cette présentation a l'avantage de préciser qui est à l'écran à chaque moment de la conversation.

 

► LES DEUX INTERLOCUTEURS A L'ECRAN, en même temps :

Je ne l'ai jamais fait, mais si je devais le faire, j'emploierais la terminologie anglosaxonne SPLIT SCREEN. A savoir :

INT. CHAMBRE DE MACHIN/CHAMBRE DE BIDULE. NUIT. SPLIT SCREEN

Je préciserais davantage dans le descriptif de scène qui suit : Machin, qui est dans sa chambre, est au téléphone avec Bidule, qui se trouve aussi chez lui. Martin occupe la partie gauche de l'écran, Bidule la partie droite (par exemple).

MACHIN (au téléphone) Allô, Bidule ? C'est moi, Machin.

BIDULE (au téléphone) Non mais t'as vu les règles de présentation d'un scénario.

MACHIN Ben oui, je sais bien, c'est nul de se poser des problèmes pareils...

BIDULE C'est n'importe quoi tu veux dire. Comme si j'avais le temps de me poser ce genre de questions...

A chaque fois que je lis un scénario et que je tombe sur des conversations au téléphone qui me semblent claires, je fais une photocopie et je les archive dans un dossier. Et c'est là où on se rend compte que tout n'est pas de marbre, il faut trouver la meilleure solution pour la conversation en question, celle qui nous plaît le plus.

On peut mettre INTERCUT (ou SPLIT SCREEN) au début de l'intitulé de scène, par exemple :

INTERCUT. INT. CHAMBRE DE MACHIN/CHAMBRE DE BIDULE. NUIT

On peut le mettre à part, sur une ligne en dessous :

INT. CHAMBRE DE MACHIN/CHAMBRE DE BIDULE. NUIT

INTERCUT

ou au dessus :

INTERCUT

INT. CHAMBRE DE MACHIN/CHAMBRE DE BIDULE. NUIT

Toutes les présentations existent, le tout est d'être cohérent, d'employer la même tout au long de son scénario.

J'espère que tout ça est compréhensible.

29 février 2012

Délai encore raté

C'est étrange, la semaine dernière j'avais la super frite, ai fini pas mal de trucs, aujourd'hui, incapable de faire quoi que ce soit. Qu'est-ce qui s'est passé ? J'ai écrit mes deux messages précédents.

J'ai toujours un moment de lassitude à la fin du mois février. Cela vient des Journées de Lyon des auteurs de théâtre et de leur délai de soumission de manuscrits que j'ai encore raté (clôture du concours 2012 aujourd'hui). Je ne fais pas une fixation sur ce concours, mais comme il y en a peu, je pense qu'il vaut mieux essayer de participer. De plus, je me rends compte qu'une année est encore passée, que le temps file à une allure incroyable...

Bref, pour pallier au fait que je n'ai encore rien envoyé à Lyon, j'ai fait l'erreur de me lancer dans une recherche Internet pour voir les autres débouchés possibles. Je ne fais pas souvent ce genre de recherches, car elles se soldent toujours de la même manière, je me rends compte qu'il y en a peu pour le genre de pièces que j'écris.

Curieuse malgré tout, je suis allée voir ce qui passait à Paris dans les théâtres "qui distillent la comédie" et on ne peut pas dire que cette expédition m'ait remonté le moral, certaines histoires à l'affiche ne me branchant pas beaucoup. Est-ce que je me déplacerais pour voir Ma première fois au théâtre Michel, un spectacle relatant les différentes premières expériences sexuelles des gens ? Euh non merci. Est-ce qu'il me viendrait à l'esprit d'écrire un truc pareil ? Non. Pourtant c'est un succès, si j'ai bien compris, et c'est peut-être très bien, qui sait ? Mais c'est toujours un peu déprimant de voir qu'on est un peu décalé par rapport à ce qui marche.

Heureusement, une fois que j'ai classé toutes ces infos dans un tiroir de mon cerveau, je retrouve la frite et continue à écrire sans me préoccuper du reste. Le tout est de faire ce que la petite voix dans notre tête nous dit de faire, de rester fidèle à ce qu'on aime. Après tout, c'est difficile de faire autrement.

28 février 2012

Les débouchés du pauvre auteur comique

question_du_jourPour faire suite à mon message d'hier...

Si les concours d'écriture théâtrale s'avèrent inexistants pour le pauvre auteur comique, quels sont les autres débouchés ? Si les théâtres ayant le mot Comédie dans leur appellation ne souhaitent pas vraiment recevoir de textes drôles (comme on me l'a fait comprendre), à quelle porte doit-il aller frapper ?

► On peut cibler des gens en particulier, ce que je n'ai pas encore fait. Trouver un metteur en scène ou directeur de théâtre dont on aime le travail et lui envoyer un courrier directement. Je vais tester cette approche un de ces quatre.

► Changer de registre, écrire des textes dramatiques qui semblent être plus recherchés. Je m'oriente dans cette voie.

► Changer de style d'écriture, opter pour une écriture comique plus moderne en forme de mini-sketch. Aimant les pièces en trois actes du style "Au Théâtre ce soir", là j'ai du mal, mais je suis en train de changer un de mes textes dans cette direction.

► Monter sa propre troupe. C'est ce que je ferais si j'habitais à Paris, mais étant en Écosse, cela est un peu difficile.

► Écrire en anglais. Un peu problématique quand on est de langue maternelle française, mais il y a beaucoup de théâtres en Angleterre et en Écosse qui encouragent les nouveaux auteurs. De plus, l'écriture comique est valorisée. Je vais essayer, rien que pour avoir leurs critiques (ce que je recherche plus que tout).

► Envoyer son texte à WriteMovies aux Etats-Unis qui accepte les pièces de théâtre, ou transformer sa pièce en scénario car ils me semblent plus portés sur l'écriture cinématographique... Un peu torturé comme parcours mais cela peut valoir le coup d'essayer.

► Essayer de se faire publier. Pas toujours génial. Une de mes pièces avait été choisie pour publication par un éditeur réputé de comédies. Je pensais que c'était à compte d'éditeur. Malheureusement j'ai appris qu'ils demandaient 800 euros pour le privilège, ce que j'ai refusé...

La réalité des choses est que les comités de lecture de théâtres n'envoient pas souvent de critiques de pièce, juste deux à trois lignes pour dire qu'elle ne correspond pas à leur politique éditoriale. Les compagnies amateur ne répondent à aucun courrier, même général.

Voilà mon constat après au moins quatre ans de démarches.

27 février 2012

Si peu de concours d'écriture dramatique !

Cela m'effare de voir le peu de concours qu'il y a !

Et aucun n'est branché spécialement comédie. Alors une question se pose : qu'est-t-on censé faire de ses pièces lorsqu'elles sont finies ?

Un peu déprimant comme constat, mais je me démène à finir des pièces comiques et je ne sais pas trop quoi en faire. Je les archive en attendant de trouver une ouverture possible.

Même la fondation J. M. Bajen qui, l'année dernière, avait ouvert un concours spécialement Comédies, cette année il y a un thème : problèmes de société (familles recomposées, surmédiatisation, problèmes identitaires). Cela n'a pas l'air très rigolo.

Les journées de Lyon des auteurs de théâtre ont l'air d'aimer les textes sérieux (et le délai de remise de manuscrits est dans deux jours), alors si on ne monte pas sa propre troupe, que faire de ses pièces au ton plus léger ? Des confettis ?

Il y a quelques concours pour les jeunes auteurs, notamment un qui a particulièrement retenu mon attention dans la mesure où il est ouvert aux jeunes auteurs de 9 ans à 17 ans. 9 ANS ???  Vraiment, à 9 ans on peut écrire une pièce de théâtre ? Pourquoi pas de 5 à 7 ans tant qu'on y est ?

Je radote un peu mais je ne comprends pas qu'il y ait, à l'heure actuelle où on a tous autant besoin de rire, aussi peu d'encouragements pour l'écriture de textes dont la seule prétention est d'amuser.

26 février 2012

Maintenir le cap

sailingC'est peut-être en fin de compte ce qu'il y a de plus dur dans l'écriture d'une pièce de théâtre, d'un scénario ou d'un roman, avoir bien en tête où l'on a envie d'aller et maintenir le cap pour arriver à bon port.

Comme lorsqu'on fait de la voile, il faut prendre une direction et s'y tenir si on ne veut pas rester au port à faire des manœuvres inutiles et tourner en rond.

J'ai fait pas mal de voile et cela a toujours été mon point faible. A la barre, j'étais souvent distraite par le paysage, pensais complètement à autre chose et voilà que la durée du voyage pour aller de tel ou tel endroit se rallongeait à vue d'œil. J'ai même été interdite de barre par mon frère...

Ah là là, il faut de la discipline dans la vie, il n'y a pas à tortiller.

25 février 2012

Bientôt dix pièces

Je vois de temps en temps en bord de route un homme très âgé, beaucoup trop maigre, en train de faire du jogging. Il a l'air de s'esquinter la santé plus qu'autre chose et j'aurais envie de lui dire de s'arrêter mais je ne le fais pas, je continue mon chemin.

Eh bien ce vieux monsieur, c'est un peu moi en ce moment, une silhouette un peu livide qui s'éreinte en essayant d'atteindre son objectif... pas des kilomètres de jogging en ce qui me concerne, mais le cap des dix comédies.

Pourquoi je tiens tant que ça à boucler dix comédies ? Aucune idée. Vais-je arrêter d'écrire après dix pièces ? Pas du tout, j'ai déjà pas mal avancé ma onzième...

Ben alors ? La seule raison que je peux trouver c'est qu'après dix comédies, on peut tirer un trait sur ses débuts, ses premières erreurs. On se connaît davantage, on sait distinguer un peu mieux les fausses idées des bonnes, on a fait un bout de chemin, quoi.

On peut entamer la prochaine dizaine avec un peu plus de discernement, les pieds davantage sur terre, en espérant qu'elles prennent un peu moins de temps à écrire...

24 février 2012

"Pantoufle" (2H, 2F)

DSC02021Pantoufle d'Alan Ayckbourn, une pièce en deux actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 462).

Une pièce qui est sympa, sur le thème du mari, de la femme et de la maîtresse.

L'histoire : Grégoire souhaite épouser Julie, mais celle-ci a un secret. Elle a une relation avec un homme marié, Philippe, depuis pas mal de temps. Souhaitant mettre de l'ordre dans sa vie, Julie part voir Philippe pour discuter de leur liaison tout en disant à Grégoire qu'elle part voir ses parents. Il la suit, prend son amant et sa femme pour ses parents et les quiproquos se multiplient.

Le titre de la pièce fait référence à des pantoufles que Grégoire trouve chez Julie et qui ne semblent appartenir à personne.

Alan Ayckbourn est un auteur que je trouve très chouette.

23 février 2012

Scénario : la mise en page

DSC02824Je ne suis pas une experte en la matière, mais j'ai lu pas mal de scénarios et de manuels d'écriture, et je pense que si on respecte les règles ci-dessous, on est bon. Le tout est de faciliter la lecture des producteurs qui sont bien habitués à ce système, surtout aux États-Unis. En France, on est plus souple, mais comme ces règles sont bonnes, pourquoi ne pas aussi les adopter ?

Je me suis fait un Gabarit sur Word de tout ça il y a quelque temps. Je n'ai pas relu tous mes manuels d'écriture pour faire ce message. Je pars de mon Gabarit qui a l'air de bien passer lorsque j'envoie mes textes. Personne ne m'a jamais renvoyé un scénario car mes marges avaient peut-être 2 millimètres de plus que la norme. Tout n'est quand même pas de marbre, il faut juste adopter l'essentiel pour ne froisser personne.

Voici donc quelques règles pour commencer

► Il faut mettre son texte en Courier 12 (il s'agit pourtant d'une fonte que je n'aime pas... Le Times New Roman est plus lisible à mon avis, mais c'est comme ça).

► Mes marges sont les suivantes : 3 cm en haut, 3 cm en bas, 2,5 cm à droite et 4 cm à gauche. C'est plus que la norme, je crois, mais je trouve que c'est très lisible ainsi.

► Les intitulés de scène sont en CAPITALES.

► Les descriptifs de scène en minuscules.

► Le nom des personnages en CAPITALES.

► Les dialogues en minuscules.

► Les précisions de jeu en minuscules et entre parenthèses.

Avant de s'attaquer au problème des espaces entre les paragraphes, des interlignages et des décalages de paragraphe, voici une vue d'ensemble d'une page de scénario, extraite d'un livre en français que je conseille à tous : Approche du scénario de Dominique Parent-Altier, éditions Nathan Université, numéro 148 (je lui ferai encore plus de pub dans un message à venir). Sur la page de gauche on a une bonne vue d'une page de scénario :

DSC02813

 Voici une page d'un scénario américain (ils numérotent leurs scènes, je ne le fais pas) :

DSC02824

Voici une page de mon Gabarit sur Word:

DSC02830

Pour voir mon Gabarit et les explications que je donne en même temps, voir Gabarit.

► Pour ceux qui souhaitent faire un Gabarit chez eux, il faut créer cinq styles différents. Voici mes différents espaces entre les paragraphes et mes décalages de textes pour chaque style :

Intitulés de scène (25 pt avant, 10 pt après)

Descriptifs de scène (15 pt après)

Noms des personnages (10 pt avant, 5,4 cm de décalage sur la gauche)

Dialogues (3 cm de décalage sur la gauche, 2,4 cm sur la droite)

Indications de jeu (4,4 cm décalage sur la gauche)

J'augmente toujours les Line spacing (interlignage) d'au moins 1 pt (à savoir 13 pt pour une fonte de 12), sinon je trouve que les lignes sont trop rapprochées et se lisent moins bien. Voici une vue de ma section paragraphe pour les Dialogues (je vais essayer de faire mieux car on ne voit pas grand-chose sur la photo, et mon ordinateur est anglais) :

DSC02827

► Coupures en bas de page : il faut éviter de couper dans des dialogues. Si on ne peut l'éviter, il faut mettre (SUITE) après le dernier mot de dialogue de la page. Je ferai un message à part sur le sujet.

► Il faut aussi numéroter ses pages... car si on fait une photocopie de votre scénario et que la fille chargée du travail est aussi distraite que moi, bang ! tout tombe au sol... et euh... comment va-t-elle pouvoir remettre votre texte en ordre ? Personnellement je mets les numéros de pages en haut à droite, mais cela n'a pas grande importance.

J'ai dû sûrement oublier quelque chose. L'avantage d'un blog, c'est qu'on peut toujours revenir sur ses messages, même deux ans après. Je le peaufinerai donc au fur et à mesure.

Mon prochain message sera consacré à la retranscription des conversations au téléphone. Comme il faut que j'aille revoir toutes mes notes, éparpillées un peu partout, il ne sera prêt que la semaine prochaine.

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