Carnets, Henry James
Ouvrage passionnant car on y trouve toutes les idées brutes d'Henry James. Henry James marquait toutes les idées qu'il avait, en général des histoires qu'on lui racontait, et il tentait de les développer et de cerner les difficultés de ces débuts d'intrigue dans des carnets.
Très intéressant de voir l'évolution des histoires, du germe, du noyau, de l'impression comme il disait. On y trouve des propos intéressants sur l'inspiration, le besoin de vraisemblance, l'importance de laisser mûrir les choses.
Pour aimer ce livre, il faut bien sûr aimer le style d'Henry James, avoir déjà lu quelques-uns de ses romans et s'interroger sur le processus d'écriture. Je dois avouer avoir eu un petit creux page 500 (le livre en fait plus de 700 avec les notes) parce que lorsqu'on n'a pas lu l'histoire dont il parle, on s'y perd un peu et au bout de la cinquantième idée, on a la tête un peu farcie, mais ce livre se prête très bien à une lecture discontinue.
Ce qui est amusant, c'est de voir à quel point Henry James avait du mal à condenser, respecter un certain nombre de mots imposé par les magazines pour lesquels il travaillait. L'effort qu'il faisait pour faire plus court était constant et il n'y arrivait pratiquement jamais.
Des carnets aussi assez marrants à lire, car Henry James se parlait carrément à lui-même... Allez mon bon ! se dit-il plusieurs fois. C'est rare d'avoir des pensées aussi directes d'un auteur.
Certes, parfois on se sent un peu coupable, car ces carnets n'ont jamais été destinés à être lus par d'autres que lui, et si les textes d'Henry James nous apprennent quelque chose, c'est à quel point il était contre ce genre de "partage posthume". Pour éviter d'ailleurs que cela se produise, il a brûlé pas mal de ses lettres de son vivant. Ceci dit, cela aurait été tellement dommage d'être privé de ses réflexions et questionnements.
Je conseille ce livre à tous ceux qui aiment écrire, s'intéressent au processus d'écriture.