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La tête à rire
25 janvier 2013

"Joyeuses Pâques" (3H, 5F)

DSC01598Joyeuses Pâques de Jean Poiret, une pièce en quatre actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 720).

Une pièce que j'ai lue il y a trois ou quatre ans. Je viens de la relire et une seconde lecture permet de mieux se rendre compte à quel point elle est bien foutue. Tout part d'un gros mensonge, comme c'est le cas dans les pièces de boulevard, qui prend des ampleurs grotesques plus on avance dans la pièce. Peut-être un peu daté et tiré par les cheveux, mais bien fait.

L'histoire : Stéphane est marié à Sophie. Lorsque sa femme s'absente pour le week-end de Pâques, Stéphane décide d'en profiter pour inviter une jolie fille nommée Julie chez eux. Il est un peu stressé, n'ayant pas l'habitude de ramener de telles conquêtes, mais il n'a malheureusement pas le temps de faire plus ample connaissance avec Julie que sa femme rapplique suite à une grève d'avion. Stéphane a alors l'idée de faire passer Julie pour sa fille, fruit d'une ancienne liaison. Son épouse essaie d'accueilllir sa "fille" comme elle peut, mais évidemment les embrouilles se multiplient...

J'adore la première scène de cette pièce. Elle se passe pratiquement dans l'obscurité. On y voit Stéphane guider Julie chez eux, complètement parano de voir sa femme débarquer. Elle est très marrante, pas très romantique (ce qui la rend si drôle), et c'est un miracle que cette Julie ne parte pas en courant.

Jean Poiret était un dramaturge bien talentueux, je trouve.

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22 janvier 2013

"Les menteurs" (4H, 4F)

DSC03225Les menteurs d'Anthony Neilson, une pièce publiée par les éditions Intervalles.

Lors de mon dernier retour à Paris en octobre dernier, on pouvait voir Philippe Chevallier et Régis Laspalès en tenues de gendarmes affichés un peu partout dans le métro.

J"ai bien aimé ce texte mais il s'agit d 'une farce grinçante, un peu vache. Ce que j'aime bien c'est que la pièce est concise, bien structurée et la fin ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe mais découle bien de tout le reste. Un texte bien foutu quand on le lit et qui, j'espère, ne tombe pas dans le vulgaire quand on le voit sur scène.

L'histoire : nous sommes le soir du réveillon de Noël. Deux agents de police frappent à la porte d'un couple âgé pour leur annoncer que leur fille vient de périr dans un accident de voiture. Ils ne savent pas comment s'y prendre pour leur apprendre la nouvelle, tardent à leur dire, car monsieur est fragile du cœur et madame perd déjà un peu la boule. Ils vont donc de malentendu en malentendu pour éviter d'avouer la vraie raison de leur visite, alors qu'ils sont rejoints par une voisine un peu inquiétante, une jeune fille qui porte le même nom que la fille soi-disant décédée, un pasteur... chacun y allant de son petit grain de folie jusqu'au dénouement final.

A un moment je me suis dit "oh non, on va tomber dans la farce vulgaire" mais à la lecture cela passe assez vite et je ne pense pas que cela soit vulgaire à regarder malgré des épisodes de strip-tease et que trois des personnages se retrouvent en petite tenue à la fin. La mise en scène est importante là, et bien sûr à la lecture je ne peux pas juger.

Je vais voir si Anthony Neilson a écrit d'autres pièces, car cette histoire est bien maîtrisée, même si peut-être pas pour les goûts les plus raffinés

16 janvier 2013

"Deux tickets pour le paradis" (3H, 2F)

DSC03226Deux tickets pour le paradis de Jean-Paul Alègre, une pièce publiée par l'Avant-Scène (collection quatre-vents).

Ce n'est pas parce que Jean-Paul Alègre a gentiment laissé un commentaire sur ce blog que j'ai lu cette pièce. Je voulais la lire et plusieurs autres de lui d'ailleurs (Agnès Belladone, La ballade des planches) depuis un bout de temps. Est-ce que j'ai aimé ? J'ai beaucoup aimé. Je l'ai déjà dit, j'aime les pièces comiques, les idées fantaisistes, et les pièces qui parlent de l'au-delà, donc j'ai été servie.

L'histoire : Jeff arrive un peu paumé avec une valise vide dans ce qui a l'air d'être le Paradis. Il y croise Dieu, saint Pierre, Marie et Angélique, la fille de Dieu (oui, oui, Dieu a une fille), et personne ne sait vraiment ce qu'il fait là. S'est-il trompé de porte, a-t-il bien mérité d'arriver ici ? Dieu mène l'enquête, essaie d'élucider le mystère de sa présence et il y a urgence dans la mesure où  le courant entre Jeff et sa fille Angélique semble super bien passer...

J'ai adoré le dénouement lié à la valise vide (je n'en dévoilerai pas davantage pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui n'ont pas lu la pièce), et certaines trouvailles comme la musique qui accompagne toujours l'entrée de Dieu et qui donne des idées aux autres... les jeux de mots sur Dieu (nom de Dieu devenant nom de moi dans sa bouche, forcément)... les personnalités bien marquées de saint Pierre qui râle un peu tout le temps, Marie qui se demande où est passé son fils Jésus, le fort intérêt que Dieu semble porter au Tour de France...

Il va falloir que je la relise une seconde fois car elle est assez riche mine de rien.

Parfois je me demande pourquoi certaines pièces ont du succès ou si je dois vraiment les classer dans ma catégorie "Pièces comiques", aucun problème de ce genre aujourd'hui.

6 janvier 2013

"Jalousie" (5H, 4F)

DSC02581Jalousie, une pièce de Sacha Guitry publiée dans la collection Omnibus (Presses de la Cité).

Une pièce marrante, qui fonctionne bien, sur le thème de la jalousie aveuglante d'un mari.

L'histoire : Albert Blondel est un homme qui a ses habitudes. Il rentre chez lui à la même heure tous les soirs et se demande ce qu'il va pouvoir dire à sa femme pour justifier son retard. Il pense à diverses excuses lorsqu'il réalise que sa femme n'est pas là non plus. Son sang ne fait qu'un tour, il s'imagine que sa femme le trompe et le voilà rongé par la jalousie, ce qui exaspère sa femme et la pousse dans les bras d'un autre.

J'ai bien aimé cette pièce. Elle est marrante, entièrement consacrée à un trait de caractère que tout le monde connaît plus ou moins, mais poussé à l'extrême, bien sûr. Le problème de la jalousie traité de manière gaie, divertissante, quoi.

Un texte que je verrais volontiers sur scène.

26 décembre 2012

"Je veux voir Mioussov !" (6H, 6F)

DSC03162Je veux voir Mioussov ! de Valentin Kataïev, une pièce en deux actes publiée par la Librairie théâtrale.

Voilà une pièce marrante. Un visiteur de ce blog m'a conseillé de la lire et heureusement, car je n'en avais jamais entendu parler. Un petit bonheur ce texte, un peu barjot, folklorique, ce qui me plaît toujours.

L'histoire : Nous sommes dans la maison de repos "Les Tournesols" où on se détend, paraît-il, comme nulle part ailleurs. C'est dimanche et le fonctionnaire Mioussov a décidé d'y venir y passer la journée en toute tranquillité. Arrive alors Zaïtsev, un employé de la mairie qui a malheureusement besoin de sa signature pour autoriser un achat de peinture. Il doit absolument voir Mioussov pour commencer des travaux de rénovation dans les plus courts délais ! Mais "Les Tournesols" n'étant pas un établissement fréquenté par n'importe qui, on lui en refuse l'entrée, ce qui pousse Zaïtsev à se faire passer pour le mari de Klava Igniatiouk, une jeune femme qui vient de recevoir la médaille d'or de la Promotion agricole et dont le nom figure dans le journal.

Zaïtsev est enfin accepté aux Tournesols mais voilà que, manque de bol pour lui, la fameuse Klava Igniatiouk arrive aussi, toute contente d'y retrouver un mari qu'elle n'a pas vu depuis dix-huit mois car il faisait une expédition au pôle Nord.

Ajoutons que Mioussov essaie d'éviter une femme à l'imagination fertile qui a fait croire à son mari qu'il lui faisait la cour, ce qui le pousse à se cacher partout de peur de se retrouver face à ce mari jaloux, bref c'est un petit monde qui se met à jouer à cache-cache et on va de quiproquo en quiproquo...

On rigole bien. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne jamais avoir entendu parler de ce texte.

Je vais me procurer le DVD pour voir ce que tout ça donne sur scène. Un spectacle que je conseille d'aller voir, soirée de détente garantie à mon avis.

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17 décembre 2012

"Un mari idéal" (3H, 4F)

DSC02977Un mari idéal (titre original : An Ideal Husband), une pièce en trois actes publiée par les éditions Actes Sud, dans la collection Babel.

J'ai trouvé cette pièce très moderne. On y parle d'un délit d'initié qui sonne encore très juste aujourd'hui, bien que ce texte ait été écrit en 1895. Cet état de fait m'étonnera toujours.

On y parle du passé comme dans les deux pièces précédentes, mais elle offre une vision plus optimiste de l'amour, moins cynique.

L'histoire : Sir Robert Chiltern est secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Il a fait un mariage d'amour, mais l'harmonie conjugale est menacée par l'arrivée d'Olivia Cheveley, une femme qui le fait chanter en s'apprêtant à révéler au monde entier et plus particulièrement à sa femme qu'il est devenu riche il y a des années suite à une opération financière malhonnête. Elle menace de lâcher le morceau s'il refuse de lui apporter son soutien dans une opération un peu douteuse qui lui permettrait à elle aussi de s'enrichir. Quelle sera la réaction de Lady Chiltern, qui considérait jusque-là son conjoint comme le mari idéal ?

La quatrième comédie publiée dans ce livre est L'importance d'être Constant, un texte très marrant dont j'ai déjà parlé (message du 22/4/12).

Conclusion après avoir lu ce recueil de pièces ? J'aime beaucoup Oscar Wilde et vais continuer à lire ce qu'il a écrit.

16 décembre 2012

"Une femme sans importance" (4H, 5F)

DSC02977Une femme sans importance d'Oscar Wilde, une pièce en quatre actes publiée dans la collection Babel, chez Actes Sud.

Encore une pièce bien construite et pleine de répliques cinglantes sur le mariage, la haute société, les bonnes manières. Quand on lit les comédies réunies dans de ce livre à la suite, on se rend compte qu'il y a beaucoup de similitudes entre elles, mais comme c'est toujours bien fait et cynique, la lecture est fort agréable.

L'histoire : nous sommes chez Lady Hunstanton dans la province anglaise. Celle-ci a réuni quelques personnes pour papoter et cela bavarde sérieux. Il y a Mrs Allonby, qui tient des propos féministes, Hester, une jeune américaine qui porte un regard neuf et différent sur l'Angleterre, Lord Illingworth, un aristocrate sans scrupules, Mrs Arbuthnot, "une femme sans importance" que Lord Illingworth a connue dans le passé et qui est venue avec son fils, Gerald, qui souhaiterait devenir son secrétaire au grand chagrin de sa mère.

Comme dans la pièce dont je parlais hier, L'éventail de Lady Windermere, le passé fait ombre, resurgit, et on apprend que Gerald est le fils de Lord Illingworth, Mrs Arbuthnot une ancienne maîtresse qu'il a délaissée des années plus tôt. La pièce parle comme celle d'hier d'une erreur de jeunesse, des liens filiaux à jamais brisés par des décisions passées.

Bien vu.

15 décembre 2012

"L'éventail de Lady Windermere" (4H, 4F)

DSC02977L'éventail de Lady Windermere, une pièce en quatre actes publiée dans la collection Babel, chez Actes Sud.

L'une des quatre comédies bourgeoises écrites par Oscar Wilde et réunies dans ce livre. On est vite plongé dans l'atmosphère de la haute société anglaise, avec ses codes, ses lots d'hypocrisie, ses personnages mondains dont la vie est régie par le qu'en dira-t-on ? Comme toujours avec Oscar Wilde, les répliques sont cinglantes, bien vues et on ne s'ennuie pas une seconde.

L'histoire : Lady Windermere mène une existence heureuse jusqu'au jour où la duchesse de Berwick lui fait part de l'infidélité probable de son mari. Celui-ci en effet rend souvent visite à une certaine madame Erlynne, une femme au passé ténébreux. Décontenancée, Lady Windermere fait sa petite enquête et tout semble en effet confirmer ce que dit la duchesse, ce mari qu'elle aime tant est en train d'aller voir ailleurs. Trahie, meurtrie, elle cherche refuge chez Lord Darlington qui lui fait la cour depuis un bout de temps, prête à abandonner foyer et enfant sur le champ, mais madame Erlynne essaie de la remettre dans les bras de son mari avec lequel elle partage un secret qui est loin d'être celui qu'elle croit.

Je ferais une bien piteuse actrice, mais je crois que je pourrais quand même arriver à jouer le rôle d'Agatha, la fille de la duchesse de Berwick. Ses répliques sont soit : Oui, maman... ou Non, maman. Pour ceux qui veulent jouer un rôle mais ont un peu le trac ou ne veulent pas apprendre trop de lignes, cela me semble parfait.

11 décembre 2012

"Léon ou la bonne formule" (6H, 5F)

DSC02114Léon ou la bonne formule de Claude Magnier, une pièce en quatre actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 448).

Une pièce où il se passe énormément de choses et qui frise la farce, la comédie clownesque. C'est sûrement très drôle à voir sur scène, mais il faut s'accrocher à la lecture car cela n'arrête pas.

L'histoire : Léon est un chercheur qui a mis au point une potion, un produit révolutionnaire qui permet d'accélerer l'évolution humaine en quelques jours. Il a fait une expérience sur Tristan, un singe, qui se comporte de plus en plus en homme, et compte lui-même absorber sa découverte et devenir en temps express le savant des savants. Heureusement il a aussi créé l'anti-potion si l'évolution est trop rapide ou se passe mal. Bref, grâce à lui, un singe peut devenir homme et un homme redevenir singe.

Alors que Pâquerette, son épouse, se prépare à recevoir les Brassar pour dîner, quelque chose semble clocher chez Léon qui semble de plus en plus se comporter comme un singe.  Aurait-il avalé le mauvais flacon ?

Ajoutons que la fille de Léon et Pâquerette, qui se voit promise au fils Brassar, aime Émile, un type pas assez bien pour eux. Émile n'est pas prêt de lâcher prise pour autant et dès qu'on le chasse par la porte de devant il revient par la porte de derrière assumant divers rôles : réparateur de télévision, dompteur d'animaux...

Claude Magnier écrit des textes qui n'ont autre prétention que d'amuser et il y réussit. Je ne comprends pas qu'il ne soit pas plus reconnu comme dramaturge car ses histoires sont marrantes et bien faites.

8 décembre 2012

"Entre nous soit dit" (2H, 3F)

DSC02771Entre nous soit dit (titre original : Just between ourselves), une pièce d'Alan Ayckbourn publiée par l'Avant-Scène (numéro 843).

Je ne sais pas trop quoi penser de cette pièce. Je n'ai pas trouvé les dialogues passionnants, ils sont très quotidiens, traduisant l'ennui, l'enlisement des personnages. L'histoire n'est pas très marrante non plus, mais à la fin on se dit tout de même que quelque chose s'est passé, que l'auteur a atteint son but dans l'histoire qu'il voulait décrire, à savoir démontrer la lassitude, la vie étriquée de certains couples de banlieue.

L'histoire se passe dans un garage. Denis veut vendre la voiture de sa femme, Véra. Neil, un client potentiel, arrive pour voir l'engin, car il veut acheter une voiture pour sa propre épouse, mais n'est pas convaincu et l'affaire ne se fait pas. Les deux couples sympathisent pourtant et se revoient. L'histoire montre leurs rencontres, la dégradation du couple de Neil et la maladie mentale de Véra que personne ne semble remarquer.

Pas très optimiste comme pièce. Un texte sur l'enlisement du couple, sur les vies parallèles qu'on mène, sur l'aveuglement d'un mari face à sa femme en proie à une maladie mentale.

C'est une pièce qu'il faut voir plus que lire, j'imagine. Je l'ai classée dans ma catégories des pièces comiques, mais on parle ici d'humour grinçant, d'humour sombre. Je ne me demande quand même si on ne s'ennuie pas un peu en la voyant. Pour résumer, ce n'est pas ma pièce préférée d'Alan Ayckbourn.

1 décembre 2012

"L'étudiante et Monsieur Henri"

DSC03129L'étudiante et Monsieur Henri d'Ivan Calbérac, une pièce publiée aux éditions Les Cygnes.

J'ai acheté ce livre après avoir regardé les pièces à l'affiche en ce moment  à Paris. J'ai vu des critiques élogieuses de ce spectacle (voir celle du Figaro ici), donc j'ai acheté le texte pour voir de quoi tout ça retournait. Forcément, quand on s'attend à un bijou, on est un peu déçu. C'est une pièce qui est pas mal faite, mais qui ne m'a pas fait grand effet.

Voici l'histoire : Henri est un homme de 78 ans qui a des problèmes de santé. Paul, son fils, est inquiet pour lui et ne souhaite pas qu'il vive seul. C'est ainsi qu'il le force à louer une de ses chambres à une étudiante pour lui tenir compagnie. Les débuts entre Henri et Constance sont un peu durs, mais elle a besoin d'une chambre et elle persiste. Henri ne s'entendant pas avec son fils, encore moins avec sa belle-fille, il lui demande vite un petit service : séduire son fils pour qu'il quitte son épouse.

Mmm... comme quoi tous les goûts sont dans la nature. J'ai bien aimé l'idée de départ, mais pas trop ce qui suit. Je ne vois pas ce qui est drôle à pousser un couple à se déchirer. Je dirai même le contraire de la critique du Figaro, je trouve que les personnages sont un peu simples, pas si travaillés que ça. Parce qu'une fille lui fait du charme, Paul est prêt à quitter sa femme, puis à renouer aussi vite avec elle lorsqu'il apprend qu'elle est enceinte après une longue attente suite à des difficultés pour concevoir. Mmm...

Enfin bref, je ne l'ai pas vue, donc je ne peux dire que ce que je ressens à la lecture. Cette pièce a eu le prix de la fondation Barrière (je ne connais pas trop ce prix) donc j'ai peut-être tout faux.

20 novembre 2012

"Comme s'il en pleuvait"

DSC03147Comme s'il en pleuvait de Sébastien Thiéry, une pièce en six scènes publiée par l'Avant-Scène (numéro 1327).

Qu'est-ce que j'ai pensé de ce texte ? Je n'ai pas adoré mais je l'ai trouvé bien fait. On y parle beaucoup d'argent, ce qui n'est pas étonnant vu que c'est le sujet de la pièce, et il s'agit surtout de la description d'un trait de caractère, du rapport particulier que le personnage principal a envers lui.

Voici l'histoire : Laurence et Bruno sont mariés depuis vingt ans. Ils ont un niveau de vie confortable, bossent tous les deux, lui en tant qu'anésthésiste et elle comme directrice d'école. Leur existence bascule le jour où un billet de cent euros se retrouve sur leur table de salon sans qu'ils en connaissent la provenance. Le billet est suivi par d'autres, plein d'autres, et les voilà qui se chamaillent et s'étripent en essayant de gérer cette curieuse intrusion dans leur vie.

On ne peut pas reprocher à l'auteur de ne pas avoir poussé son idée de départ, qui est intéressante, jusqu'au bout. Le seul problème que j'ai eu en lisant ce texte (et je suis peut-être passée complètement à côté de la pièce) c'est que pour moi il y avait toujours une alternative à leur dilemme : mettre l'argent qui leur tombait dessus de côté sans s'énerver, attendre que quelques années passent et le ressortir un jour pour en profiter après s'être assurés qu'il ne manquerait à personne, mais évidemment, il n'y aurait plus eu de pièce ou elle aurait été sans grand conflit et pas très intéressante.

Je n'ai pas complètement cru à l'énervement et à la violence que provoque cet argent. S'ils avaient déjà été proches de la rupture ou énervés par quelque chose suite à une liaison extramaritale de l'un des deux par exemple, j'aurais davantage compris que cette pluie d'argent mène à la débâcle, mais un tel envenimement d'une relation suite à de l'argent qui arrive d'on ne sait où, je ne suis pas persuadée... Peut-être que cela semble moins forcé lorsque l'on voit la pièce.

Je ne savais pas trop dans quelle catégorie la classer, je l'ai quand même mise dans les "Pièces comiques" même si je n'ai pas trop rigolé.

10 novembre 2012

"Désiré" (3H, 4F)

DSC02580Désiré, une pièce de Sacha Guitry en trois actes publiée dans la collection Omnibus.

J'ai bien aimé ce texte. Je l'ai trouvé plein de fantaisie, amusant. Première pièce que je lis où les personnages se retrouvent dans une situation cocasse du fait de leurs rêves un peu gênants.

J'explique l'histoire : Désiré est un domestique qui a le défaut de s'amouracher de ses patronnes. Après s'être fait virer de son dernier poste à cause d'une indiscrétion sentimentale avec la maîtresse de maison, le voilà au service d'Odette, une femme qui vit avec un fiancé pas très amusant. Désiré est honnête avec elle, lui dit pourquoi il a été viré de son dernier poste, mais la rassure vite car elle n'est pas son genre et rien de tel ne peut se passer avec elle. Manque de bol, le voilà qu'il rêve d'Odette et est entendu par d'autres domestiques, et Odette de son côté en fait de même, elle rêve de Désiré tout haut...

Amusant ces personnages qui se retrouvent dans la panade sans y être pour quoi que ce soit, du fait de leurs rêves qui ne sont pas assez discrets. Original, j'ai trouvé.

Je vais continuer mes lectures des pièces de Sacha Guitry, la prochaine sera Je t'aime, une pièce sans aucun conflit, paraît-il, comme je l'ai lu dans la biographie de Raymond Castans sur Sacha Guitry (message du 2/11/12). Cela m'intrigue une pièce sans conflit, je dois dire. Peut-être que la lecture de ce texte répondra à mon message du 30/01/12 et à la question : peut-on écrire une pièce intéressante avec des personnages qui n'ont aucun pépin ? A voir donc.

7 novembre 2012

"Dieu habite Düsseldorf" (2H)

DSC03037Dieu habite Düsseldorf de Sébastien Thiéry publiée par l'Avant-Scène (collection quatre-vents).

Il s'agit d'une comédie à neuf sketches qui est assez sympa à lire. Je ne suis pas une fan des pièces à sketches sur scène, je préfère voir une histoire unique qui dure une heure et demie ou plus, mais à lire, c'est marrant.

Il y a deux personnages, Monsieur n°1 et Monsieur n°2, qui s'engagent dans des dialogues un peu étranges, se retrouvent dans des situations absurdes.

On a par exemple dans Allô Suicide un type qui aimerait se suicider mais ne sait pas trop comment s'y prendre. Il trouve une mine de conseils auprès de l'association Allô Suicide. Dans Père empaillé, un type trouve logique d'avoir empaillé son père et de le présenter à ses visiteurs. Dans l'Agence de l'Amitié, un type essaie de se trouver des amis. La Banque indienne est un sketch qui a été développé en version plus longue et a donné la pièce Cochons d'Inde (message du 25 août).

Pour les amateurs d'humour noir et de textes absurdes...

4 novembre 2012

"Ne coupez pas mes arbres" (5H, 3F)

DSC02184Ne coupez pas mes arbres (titre original : Lloyd George knew my father) de William Douglas Home, une pièce en deux actes publiée par la Librairie Théâtrale.

Voilà une jolie surprise ! J'ai adoré cette pièce. Pleine d'humour, les personnages sont tous bien campés et légèrement excentriques, les répliques marrantes, bref, un bon moment de détente et de lecture.

L'histoire : Lady Belmont vit avec son mari Sir William dans une belle propriété qui appartient à sa famille depuis des lunes. Malheureusement, voilà que le ministère des Transports a le projet d'y faire une bretelle d'autoroute. Bien déterminée à faire échouer ce plan, Lady Belmont informe tout le monde que cette bretelle ne verra pas le jour, elle vivante, et donc qu'elle mettra fin à ses jours le lundi suivant.

Tous les personnages sont marrants dans cette pièce. Lady Belmont, bien sûr, mais aussi son fils un peu fadasse, sa belle-fille un peu coincée, sa petite-fille dévergondée et son petit copain, roublard et optimiste. Un beau petit monde qui est très amusant.

Je ne comprends pas pourquoi cette pièce n'est pas plus jouée. Comme j'aimerais voir ce que tout ce petit monde donne sur scène, je vais essayer de me procurer le DVD.

27 octobre 2012

"L'Azalée" (2H, 3F)

DSC02185L'Azalée d'Yves Jamiaque, une pièce en deux parties publiée par l'Avant-Scène (numéro 669).

Je ne pense pas avoir complètement saisi ce texte, tout au moins la nature des sentiments entre les deux personnages principaux. Je parle de l'histoire sinon c'est difficile de suivre.

L'histoire est celle de Léa, une femme d'âge mûr, qui vit de manière assez libre et qui se réveille un beau matin avec David, son dernier amant en date. David fait la connaissance de Mathieu, le fils de Léa, venu avec des croissants pour le petit déjeuner. Mathieu se fait passer au début pour le jeune amant de sa mère, ce qui décontenance un peu David qui avoue avoir déjà des sentiments très forts pour Léa. On apprend que Mathieu a l'intention d'aller s'installer au Canada avec sa copine, mais est soucieux de laisser sa mère seule. Voilà que David demande Léa en mariage et qu'elle accepte aussi vite.

Il y a un tout un jeu de sentiments entre Léa et David que je n'ai pas saisi. Difficile de savoir quand ils disent la vérité... Peut-être que je n'étais pas assez concentrée.

Je relirai ce texte un de ces quatre pour m'en faire une meilleure idée. A suivre donc. 

17 octobre 2012

"Treize à table" (5H, 3F)

DSC03108Treize à table ou l'Homme de Zapatapam de Marc-Gilbert Sauvajon, une pièce en trois actes publiée par la Librairie théâtrale.

Une pièce qui est toujours marrante à lire. Elle est encore souvent jouée, bien qu'écrite il y a plus de 50 ans, et ce n'est pas surprenant. Les dialogues sont bien vus, le rythme soutenu, très sympa.

L'histoire : Madame Villardier et son mari se préparent à fêter le réveillon de Noël chez eux entourés de leurs amis. Ils font la liste des cadeaux qu'ils vont offrir à chacun, lorsque Madame réalise avec horreur qu'ils vont être 13 à table. La voilà qui passe sa soirée à tout faire pour qu'ils soient plus ou moins, mais dès qu'elle arrive à douze ou quatorze invités, le répit est de courte durée, quelqu'un arrive ou se décommande, et voilà son problème qui recommence.

Une bonne comédie, cela doit faire trois fois que je la lis.

Il y a des histoires comme ça qui marchent, surtout si on est un peu superstitieux, on sympathise avec cette maîtresse de maison.

29 septembre 2012

"Monsieur Amilcar" (3H,3F)

DSC02176Monsieur Amilcar d'Yves Jamiaque, une pièce en deux actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 560).

Il y a des pièces qu'il est préférable de voir sur scène et celle-ci, il me semble, en fait partie. J'ai aimé l'idée de départ, j'ai trouvé ça original mais, à la lecture, je n'ai pas accroché. J'aurais été davantage branchée par l'histoire si j'avais pu la voir au lieu de la lire.

L'histoire est résumée dans un des dialogues, page 30 : C'est l'histoire d'un homme qui, ayant perdu toute confiance dans la sincérité des sentiments d'autrui, décide un jour d'engager à prix d'or trois inconnus pour lui jouer la comédie des sentiments.

Alexandre est un homme qui a raté sa vie privée. Se sentant seul, ayant l'impression d'être passé à côté de l'essentiel, il engage un jour trois comédiens pour lui donner une famille. Ils joueront le rôle de son épouse, de son meilleur ami et de sa fille. Eléonore, la comédienne qui joue sa femme, hésite au début puis se laisse convaincre. On ne sait plus trop qui est sincère au bout d'un moment et les rapports "familiaux" se compliquent et deviennent assez tendus.

J'avoue avoir lu une ligne sur deux vers la fin. C'est curieux car c'est une idée intéressante, j'aime le théâtre dans le théâtre, mais je ne suis pas rentrée dans le jeu. Je crois que c'est parce que les comédiens disent des paroles en l'air pour faire plaisir à Alexandre, donc on se lasse un peu.

Je peux me tromper sur cette pièce.

J'ai classé ce texte dans les pièces comiques, mais bon, c'est du rire grinçant, un peu triste.

23 septembre 2012

"Adieu Berthe !" (12H, 2F)

DSC02149Adieu Berthe !, une comédie américaine en trois actes de John Murray et Allen Boretz, adaptée pour la scène française par Albert Husson et Francis Blanche, et publiée par l'Avant-Scène (numéro 404).

Une pièce qui a un certain rythme, un certain peps et qui est assez marrante à lire.

C'est l'histoire d'un producteur de théâtre sans le sou qui essaie malgré tout de monter des pièces. Il vit dans des hôtels avec une large équipe de techniciens et comédiens et il ne paie jamais la note, ce qui s'avère un peu stressant lorsque l'un des directeurs d'hôtel vient lui demander des comptes.

Il y a de bonnes répliques dans cette pièce et les personnages sont tordants : le personnage principal bien sûr, ce producteur qui essaie de monter la pièce "Adieu Berthe" sans avoir l'argent à sa disposition (rôle que le comédien Francis Blanche semble avoir interprété de manière hilarante), mais aussi le directeur d'hôtel stressé qui veut être payé, l'auteur débarqué de sa province tout excité à l'idée de voir sa première pièce montée...

Ce texte doit être assez amusant pour les comédiens comme pour les spectateurs. C'est ce que j'appelle une "comédie à l'ancienne" qui remonte à une époque où l'on avait pas peur de monter des histoires qui n'avaient aucune autre prétention que de faire rire. On peut aussi parler de "bêtise structurée" (message du 29 avril dernier), à savoir un texte léger qui est en fait assez réfléchi et bien construit.

Si vous voulez voir les talents d'improvisateur de Francis Blanche durant un sacré trou de mémoire, voir ici.

19 septembre 2012

"L'amour-propre" (3H, 4F)

DSC02161L'amour-propre de Marc Camoletti, une pièce en trois actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 426).

Marc Camoletti aime écrire des histoires sur des couples mariés qui se donnent des frayeurs pour rien. Il aime aussi mettre les époux en présence des maîtresses et amants dont ils avouent l'existence.

Voici l'histoire : Une femme découvre que son mari ne passe pas ses soirées à son club comme elle le pensait. Elle lui demande ce qui se passe et il lui avoue qu'il a une maîtresse. Il dit avoir une maîtresse parce qu'il sait qu'elle a un amant. Après quelques instants à tourner autour du pot, la voilà qui avoue aussi avoir une liaison, qu'un homme vient en effet la voir chez eux de temps en temps.

Ils pourraient en rester là ou demander le divorce, mais le mari souhaite qu'elle fasse la connaissance de sa maîtresse par amour-propre. Leur infidélité n'étant pas à ses yeux équitable, dans la mesure où leurs voisins sont au courant de son aventure mais pas de la sienne, il souhaite que sa maîtresse vienne chez eux, parade en quelque sorte dans le quartier.

Une amie du couple arrive, puis l'amant, puis l'époux de l'amie, puis la fameuse maîtresse qui n'est en fait qu'une fille qui prend des cours de comédie et qui a été employée par le mari pour jouer le jeu. Bref, il n'a pas de maîtresse, elle n'a pas d'amant, mais chacun garde le secret, il sait qu'elle n'a pas eu d'amant mais elle croit qu'il le pense toujours, et elle aussi, elle sait qu'il n'a jamais eu d'histoire avec cette Jennifer mais il ne sait pas qu'elle sait.

Bref, tout ça est bien compliqué et on se donne des angoisses pour rien. Un peu poussé tout de même mais, dans le genre, ça fonctionne.

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