Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La tête à rire
3 novembre 2012

'Amuser est mon seul but", Sacha Guitry

Voici ce que dit Paul Léautaud sur Sacha Guitry :

"On se lève le matin, on prend son café au lait en lisant les journaux, le mari faisant part à sa femme des nouvelles à peu près sensationnelles... On a des paroles, des gestes, quelques pensées. Puis c'est le déjeuner, puis la journée... Le soir arrive, on va se coucher. Si vous cherchez ce qui s'est passé dans toute la journée, vous ne trouvez rien...

Sacha Guitry arrive, lui. Il prend ce rien, le détaille, le distribue, l'arrange un peu peut-être ? Et avec sa fantaisie, sa cocasserie, son esprit même... il compose une pièce, trois actes, écrits et développés si bonhommement qu'on a assez bien l'impression, en les écoutant, de passer un moment chez des gens qui vivent leur petite vie comme si vous n'étiez pas là.

N'allez par croire, après cela, que M. Sacha Guitry n'est pas un auteur ambitieux. Au contraire, il se propose en écrivant ses pièces la chose la plus difficile qui soit. "Amuser est mon seul but", dit-il. Il a l'air, n'est-ce pas, en disant cela, d'un bon garçon pas exigeant, qui se contente d'un rang secondaire. Considérez cependant la masse des auteurs dramatiques qui ne savent que nous ennuyer par leur thèse, leurs grandes phrases..., leurs bavardages métaphoriques, leurs prêches prétentieux.

Vous verrez que le but que se propose M. Sacha Guitry et qu'il atteint presque toujours, ce qu'il y a de mieux ! n'est pas si modeste ni négligeable. Ne pas ennuyer ! La chose la plus naturelle, et cependant la plus difficile tout en reconnaissant qu'on n'y réussit pas seulement par la volonté."

Publicité
11 octobre 2012

Manque de reparties

laughsCe n'est pas parce qu'on est auteur comique qu'on est drôle dans la vie ou qu'on a de la repartie.

Je me souviens d'un passage dans l'une des biographies de Neil Simon où il racontait une soirée à laquelle il avait été invité avec d'autres auteurs comiques en la présence de la princesse Margaret d'Angleterre. A un moment, tout le monde avait voulu que les auteurs les amusent et fassent un petit sketch et si Spike Milligan, un auteur et comédien hilarant anglais, s'en était bien sorti, Neil Simon avait été plus long à la détente, n'avait fait rire personne, bref, il n'avait pas passé les quinze minutes les plus rigolotes de sa vie.

C'est bizarre qu'on puisse être drôle à l'écrit mais pas à l'oral, et vice versa.

Lorsque je travaillais chez Berlitz, j'avais un collègue super marrant qui avait le sens de la repartie et de la réplique. Les blagues lui venaient naturellement, ce qui m'inquiétait plutôt car je voulais m'investir davantage dans l'écriture comique et moi, je ne trouvais jamais rien de drôle à dire. Je n'arrivais jamais à répondre avec mordant, et il me fallait bien dix minutes pour sortir un truc vaguement inspiré.

C'est curieux qu'on puisse se consacrer à l'écriture comique sans être hilarant dans la vie et ne pas toujours ressentir le besoin d'écrire quand on est drôle au quotidien. Encore un mystère de ce monde.

20 septembre 2012

La mécanique comique, Marc Camoletti

Voici les propos de Marc Camoletti recueillis par Paul-Louis Mignon en introduction de sa pièce L'amour-propre (message d'hier):

"Pour moi, raconte Marc Camoletti, qui m'attache au pur comique de situation – à l'exception jusqu'ici de L'amour-propre où les personnages créent la situation et, par amour-propre, la font rebondir –, je ne peux commencer à écrire sans avoir établi précisément la situation et avoir ménagé ses rebondissements jusqu'au baisser de rideau final (l'idée de départ peut sembler bonne et tourner court.)

Car les paroles dans le dialogue en dépendent rigoureusement, elles sont le moyen de conduire infailliblement, de moment en moment, jusqu'à la situation finale. Les personnages ne doivent parler que pour assurer le fonctionnement de ce mécanisme. Ils n'ont aucune liberté; leurs répliques constituent un écheveau serré dont ils sont prisonniers. Dans L'Homme nu, il n'est pas possible de changer un mot sans que tout s'éffondre.

Les mots et les accessoires ! Les verres par exemple dans Secretissimo : il m'est apparu indispensable de répéter avec eux dès le début.

Tenez compte aussi du fait qu'il faut, à chaque instant, amener le spectateur à porter son regard sur un point déterminé de la scène pour que l'effet dont découlera la suite, se fasse sûrement. Il ne faut non plus laisser aucune liberté au public, mais contraindre au contraire son attention constamment.

Interprète de mes pièces, j'ai réalisé comme l'effet dépend de l'exactitude du phrasé. Le jeu comique a un caractère musical. Dans l'absolu, la distribution devrait être faite en fonction des timbres de voix. Le problème du ton est capital, un ton faux en réalité, mais qui donnera le sentiment de la vérité. C'est ce qu'il est de plus en plus difficile d'obtenir des comédiens."

Pour l'écrivain, continue Paul-Louis Mignon, il y a la peur de la plage blanche; pour Marc Camoletti il y a celle du paquet de trois kilos de papier dont il sait par expérience avoir besoin de noircir pour édifier chacune des ses machines à faire rire.

4 août 2012

Vision d'horreur

panickJe me demande parfois si je ne devrais pas concentrer davantage d'énergie à produire des textes plus sérieux, plus profonds, avec grand message, mais j'ai fait un cauchemar avant-hier qui a mis une fois pour toutes cette question de côté.

Voici ma vision cauchemardesque : j'écrivais un drame... que je  présentais aux Journées de Lyon des auteurs de théâtre... le jury adorait ce texte et m'encourageait dans cette voie... et voilà que je passais le reste de mon existence, du fait de ce succès, à n'écrire désormais que des textes d'une tristesse infinie...

Réveil immédiat ! Grosses sueurs sur le front... Cela m'a redonné aussi vite le goût pour l'écriture comique, difficile pour moi d'écrire autrement.

30 juillet 2012

Nouvelle consigne

laughs_2

L'Etat, qui devrait toujours avoir le bien-être de ses citoyens en tête, devrait donner une nouvelle consigne aux théâtres subventionnés, à savoir : FAIRE RIRE.

Tous les théâtres subventionnés français ne devraient recevoir une aide de l'Etat que s'ils arrivent à répondre par l'affirmative à la question suivante : avez-vous fait assez rire vos contemporains cette année ?

Si la réponse est non, eh bien, désolée, ils sont privés de sous pour une année.

Une suggestion en passant...

Publicité
10 juin 2012

Le théâtre comique

horrible_thought

Je suis en train de lire une pièce pas drôle du tout, qui ne dure même pas une heure, et je me demande qui paierait de l'argent, se déplacerait de chez lui volontairement pour aller voir un truc pareil.

Je ne nommerai pas la pièce et le pire c'est qu'elle n'est pas mal dans son genre, mais je n'ai trouvé aucun plaisir à la lire, et me demande comment on peut avoir du plaisir à la voir sur scène. Elle est publiée tout de même.

Sans vouloir me répéter, pour moi la fonction du théâtre est avant tout d'être comique. On doit sortir pour s'amuser, se détendre. Même un drame doit avoir un minimum de reparties pleines de piquant sinon je ne vois pas l'intérêt.

Il y a vraiment deux théâtres. Un sérieux et un comique et je préfère sans aucun doute le second !

26 janvier 2012

Comédie romantique... et tragédie

Annoyed

Voici bien un mélange qui ne fonctionne pas.

J'écris ce message après avoir regardé à la télé le film américain Life as we know it (Bébé mode d'emploi en français, je crois) et je ne comprends pas comment un scénariste peut envisager de mêler une histoire d'un couple qui se forme avec la mort accidentelle d'un autre couple et leur bébé désormais sans parents.

J'explique l'histoire. Une fille est branchée par sa meilleure amie avec le meilleur ami de son mari mais c'est la cata, ils ne s'entendent pas du tout. A chaque réunion pour célébrer divers événements, ils se retrouvent et se chamaillent. Jusque-là, c'est une comédie qui s'annonce romantique, mais bang ! voilà que les meilleurs amis se tuent dans un accident de voiture, que leur fille devient orpheline et que les deux essaient de cohabiter pour l'élever. Comment peut-on, après une tragédie pareille, retrouver l'esprit d'une comédie romantique et faire que tout le monde rigole ? Impossible !

Ce n'est pas la première fois que je me fais cette réflexion. J'avais vu un film avec Kate Hudson sur le même schéma. C'était sa frangine qui était morte subitement et qui lui avait laissé la garde de son enfant. On ne peut pas mêler les genres à ce point, je trouve. Trop différents.

23 octobre 2011

Boring!

Mon beau-frère anglais n'aime pas le théâtre qu'il qualifie de boring, d'ennuyeux. Et je ne sais jamais trop quoi lui dire pour lui faire changer d'avis.

Si on a la malchance lorsqu'on est jeune de tomber sur des pièces un peu obscures du style L'idée fixe de Paul Valéry et qu'on se tourne les pouces durant deux heures en regardant le plafond, le mal est fait, le théâtre devient à jamais synonyme de boring!

J'aime le théâtre, mais je trouve que de nombreuses pièces semblent avoir été écrites pour dégoûter le public. C'est pourquoi c'est important selon moi quand on commence à aller au théâtre de voir des comédies, car le théâtre doit avant tout être perçu comme un lieu où l'on rit, comme un lieu amusant, pas comme un endroit où on se morfond.

Si quelqu'un trouve intelligent d'aller barber des jeunes de 15 ans en leur faisant assister à des représentations de textes incompréhensibles ou complètement déprimants, c'est foutu, le pli est pris, c'est tout un groupe de jeunes qui prendront le théâtre en grippe et ne reviendront plus y faire un tour.

Tellement dommage !

19 août 2011

Un regard gai

Ce qui me frappe dans les comédies romantiques telles qu'Uniformes et jupon court dont je parlais hier, des comédies écrites il y a des années, c'est le regard gai, amusé que les scénaristes semblaient porter sur les choses. Leur parti pris était de divertir et ils ne s'en cachaient pas.

Je ne comprends pas pourquoi ce regard "innocent" a un peu disparu. Les année 40 n'étaient pas spécialement marrantes, les scénaristes n'avaient pas forcément plus de temps pour écrire qu'aujourd'hui...

Certes les relations entre les hommes et les femmes étaient moins libres, plus réservées, mais cela n'explique pas qu'on ait perdu une certaine joie, un certain peps dans la manière de raconter des histoires de couples qui se forment...

5 juillet 2011

Un peu de fantaisie...

J'aime les auteurs qui sont un peu fantaisistes. Qu'est-ce que j'entends par là ? Des auteurs qui n'ont pas peur de s'éloigner de la norme, de faire ce qui leur chante, de faire des parenthèses en fonction de leurs intérêts, de leur humeur.

Prenons le cas de Woody Allen qui est pour moi un fantaisiste de premier cru.

Je le compare à un conducteur d'autocar qui s'apprêterait à emmener un groupe de touristes en excursion (comparaison dont il serait ravi, je suis sûre). Il n'est pas le conducteur-type qui va suivre exactement ce qu'on lui a appris à la lettre, respecter l'itinéraire... Non, il va inventer des arrêts, changer un peu la route en fonction de ses envies du moment ou de ce qui le fascine, permettant ainsi à tous ceux qui sont de la partie de faire une excursion rigolote.

Il a une vision d'auteur, quoi, il ose se détacher du lot pour faire comme il l'entend. Sa vision est comique, mais s'il écrivait des drames, ce serait pareil, on saurait bien que c'est lui qui est au volant.

Même phénomène en ce qui concerne mon ophtalmo/opticien du coin. Eh oui, il y a un rapport.

Je vais depuis trois ans chez un couple un peu excentrique avec lequel je peux toujours discuter et qui me conseille très bien sur mon choix de lunettes.

Horreur, avant-hier, j'y retourne et le tout a été repris par une chaîne avec des employés robotiques qui ressassent ce qu'on leur a appris sans la moindre dose personnelle ou trace d'humour. J'ai bien essayé d'engager la conversation, rien ! Ils suivent leur script, ce que leur boss leur a dit de dire, rien de plus, rien de moins.

La conclusion dans tout ça ? Les pièces de théâtre, les scénarios, c'est comme les excursions en autocar ou les visites chez l'ophtalmo... c'est tellement mieux lorsqu'on est dans les mains de gens inventifs, farfelus, qui ont de la personnalité !

16 juin 2011

Gestionnaire de quiproquos

dilemme

Un bon auteur de vaudeville est-il avant tout un bon gestionnaire de quiproquos ? Une personne qui sait les organiser, les agencer dans un rythme, une logique impeccable ?

Comme une bonne secrétaire qui classerait toujours chaque dossier à la bonne place, l'auteur de vaudevilles serait surtout un bon organisateur de scènes, qui aurait le don de placer chaque chose là où elle doit se trouver, en vue de provoquer le meilleur effet ?

Si les scènes sont nulles, savoir bien les agencer les unes après les autres ne sert pas à grand-chose, c'est vrai, mais j'en reviens à mon message du 7 mai, me demandant si le plus bel atout de l'auteur de boulevard n'est pas d'avoir un cerveau méthodique, rationnel.

A étudier de plus près.

14 juin 2011

L'horlogerie de Feydeau

Pour compléter mon message d'hier, qu'est-ce qu'on entend lorsque l'on parle du "mécanisme d'horlogerie" du théâtre de Feydeau ?

On dit que les pièces de Feydeau sont organisées comme les rouages complexes d'un mécanisme d'horlogerie... à savoir que toutes ses intrigues sont tellement bien menées dans une logique si implacable que pour arriver à ce niveau d'agencement, de complexité, de maîtrise dans le travail, on s'approche de la rigueur qu'il faut pour faire marcher une montre. En d'autres termes, pas d'improvisation, de relâche, le travail du dramaturge est assidu et l'agencement de ses pièces parfait.

Et le genre comique n'est toujours pas pris au sérieux ? La discipline qu'il faut pour faire rire est reconnue et pourtant on semble encore traiter les comédies comme si elles ne demandaient aucun effort, comme si elles pouvaient être écrites d'un trait un beau matin en se levant. Non mais !

13 juin 2011

Ray Cooney, technique dramatique

festival

Quelques propos figurant dans l'Avant-Scène numéro 1103 sur la technique dramatique de Ray Cooney :

Les pièces de Ray Cooney étaient toujours rodées en province avant d'arriver à Londres. De cette manière, la pièce devenait "une Rolls-Royce bien rodée dont on connaît tous les rouages".

(Les pièces de Ray Cooney sont) un produit de luxe, à la charpente solide et dont les finitions ont exigé des heures de mise au point. Ainsi, le premier acte, qui ne doit provoquer qu'une demi-douzaine de rires au plus, est toujours lent, "pour camper une vraie situation et faire vivre des personnages réels. Dans la deuxième partie, les spectateurs commencent à croire aux personnages et se mettent à rire." Le rythme s'accélère.

Dans toutes ses pièces, Ray Cooney aime placer "un personnage très banal dans une situation à laquelle il ne s'attendait pas du tout. A partir de là, le pauvre malheureux est entraîné dans un imbroglio inextricable dont il ne pourra se sortir qu'en accumulant les mensonges et les actes les plus fous". La scène  devient "un brasier de quiproquos, de fausses pistes, de fausses identités. Les héros courent, zigzaguent et tombent immanquablement dans les bras des dernières personnes qu'ils auraient dû rencontrer." Alors, pris de panique, ils improvisent n'importe quoi et le rire s'installe".

La farce est construite et jouée avec beaucoup de précision et de vérité, sans excès grotesque. Tout est prémédité et travaillé avec une telle subtilité que le public ne s'en aperçoit qu'après la représentation. Cette technique a été souvent comparée à la célèbre "horlogerie" de Feydeau.

12 mai 2011

Kelsey Grammer et David Hyde Pierce

Kelsey Grammer est un acteur qui me fait rire, tout comme David Hyde Pierce, son frère dans la série Frasier.

Il y a des épisodes de Frasier que je connais par cœur et malgré ça, ces deux acteurs arrivent encore à m'amuser.

Kelsey Grammer, David Hyde Pierce, Walter Matthau, Jon Cryer, Woody Allen, Pierre Richard... la liste des acteurs qui me font rigoler se rallonge.

21 avril 2011

Comédies romantiques

Pour faire suite à mon message d'hier, on pourrait se demander pourquoi je regarde autant de comédies romantiques nunuches. La raison pour laquelle je regarde toutes les comédies romantiques qui sortent, aux Etats-Unis et ailleurs, c'est parce que, comme je l'ai déjà dit, c'est un genre qui m'intéresse particulièrement et qui n'est pas aussi facile que ça à réussir.

Pour un Quand Harry rencontre Sally, il y a une multitude de navets, mais j'ai toujours l'espoir de découvrir une petite perle alors que je ne m'y attends pas. Aucune perle à reporter ces derniers temps malheureusement, tous les scénarios du genre de qualité semblent avoir été écrits il y a des lunes, mais qui sait ce que l'avenir réserve ?

Autre chose aussi. On apprend beaucoup en voyant les ratages des autres. On apprend ce qu'il ne faut pas faire, ce qui est parfois encore plus important que de savoir ce que l'on doit faire. Donc je vais continuer à voir tout ce qui sort en tentant de ne pas trop m'énerver devant mon écran...

6 avril 2011

Ray Cooney

microphone

Ecrivant des comédies, je suis toujours intéressée de savoir comment les maîtres du genre s'y prennent, leur méthode de travail. Voici quelques propos de Ray Cooney où il livre ses principes d'écriture.

Il répondait aux questions de Stewart Vaughan et Olivier Celik lors d'une interview qui lui était consacrée lors de la publication de Stationnement alterné à l'Avant-Scène.

"Je me suis toujours imposé une discipline particulière : réécrire sans pitié, et sans états d'âme. Après avoir joué Funny Money (Espèces menacées) pour
la première fois, j'ai abandonné mon deuxième acte et je l'ai totalement réécrit."

"Il y a un certain nombre d'éléments que toutes mes pièces ont en commun. Il faut toujours un élément de danger, et la représentation d'une autorité qui
peut déclencher ce danger. Dans toutes mes pièces, l'action est continue. Elles ne sont pas coupées en scènes au début desquelles il faut expliquer au public ce qui s'est passé depuis la fin de la scène précédente."

"Il faut que l'action soit toujours celle d'une tragédie, que les personnages soient vrais et reconnaissables, que le texte soit interminablement réécrit pour atteindre la perfection des Rolls-Royce, que tout se passe en temps réél, en tablant sur l'intelligence du public, invité à participer à la pièce par son imagination".

C'est toujours intéressant de connaître la manière de faire d'un dramaturge.

5 avril 2011

Le vaudeville à l'anglaise

british_flag

Je connais les dramaturges anglais Ray Cooney et un peu Noël Coward, mais j'avoue ne rien avoir lu d'Alan Ayckbourn, de Joe Orton ou Michael Frayn.

Je me suis rendu compte de ces lacunes en lisant un article de Gilles Costaz dans l'Avant-Scène de décembre 2005 où il citait ces cinq auteurs comme les maîtres du vaudeville anglais. Voici quelques pièces que l'on peut trouver de ces auteurs en français :

Ray Conney : C'est encore mieux l'après-midi (Avant-Scène n° 810), Espèces menacées (n° 1024), Impair et Père (n° 1103).

Alan Ayckbourn : Entre nous soit dit (n° 843), Mariages et conséquences (n° 1058),  L'amour est enfant de salaud (n° 1144), Temps variable en soirée (n° 995), Une table pour six (n° 1023), Les uns chez les autres (n° 1174).

Michael Frayn : Alarmes, etc (n° 1077), Quoi qu'on fasse on casse (n° 724).

Joe Orton : Le butin suivi de Jeux funèbres (n° 692).

Noël Coward : Lunes de miel (n° 1154).

3 mars 2011

Et tout se finit si bien...

Je viens de lire deux pièces de Marc Camoletti, Duos sur canapé et Pyjama pour six, et ce qui me frappe dans ces deux pièces, et dans d'autres traitant de couples qui se déchirent et d'adultère, c'est de voir que tout se rafistole toujours si bien à la fin.

C'est vrai que nous sommes dans le théâtre de boulevard, dans le théâtre qui fait du bien, donc il ne faut pas s'attendre à des histoires qui se terminent sur des méga crises de larmes ou des poursuites au couteau, mais cela m'amuse tout de même de voir que les personnages peuvent s'envoyer des vacheries à la figure pendant deux heures, prendre un amant devant leur conjoint, le tromper ouvertement et arriver malgré tout à passer l'éponge à la fin et à faire que tout rentre dans l'ordre.

Il y a beaucoup de pièces sur ce modèle, Canard à l'orange, de William Douglas Home pour n'en citer qu'une (j'en parlerai bientôt). C'est un peu une convention, un exercice de style où en fin de compte on sait que tout va être réglé, ce qui est amusant est de voir comment les personnages vont se dépatouiller pour y arriver.

Je ne sais pas pourquoi cela m'étonne particulièrement aujourd'hui, sûrement parce que je viens de lire deux pièces présentant un "rafistolage" plutôt époustouflant.

10 février 2011

Le vaudeville

Comme je le disais hier, ce blog est consacré au théâtre qui fait rire, ce qui fait que lorsque je lis des articles d'auteurs de théâtre qui ont, ou ont eu, comme préoccupation majeure de divertir le public, je prends note.

Claude Magnier, auteur d'Oscar, parle du vaudeville et de l'écriture théâtrale en 1972 (Avant-Scène n° 490).

Tout d'abord, il évoque l'origine du vaudeville :

"Au XVͤ siècle, un ouvrier de Vire composa des chansons satiriques qu'il alla chanter de village en village dans le val (ou vau) de Vire. Ses chansons devinrent vite populaires et on les appela '"Les Vaux de Vire". Ce nom fut attribué par la suite aux chansons satiriques de ce genre. Plus tard, on les intercala dans des pièces de théâtre, et tout en s'éloignant de son lieu d'origine, le "Vau de Vire" devint le Vaudeville.

Puis il s'interroge sur la difficulté du genre :

Aujourd'hui, le mot "vaudeville" est souvent employé dans un sens péjoratif, et certains le considèrent comme un art mineur.

Je suis de ceux qui pensent le contraire : en effet, le vaudeville n'implique pas forcément une femme en chemise au 2ͤ acte, et n'est pas, à mon avis, le style théâtral le plus facile à réaliser. L'auteur entreprend la tâche, peu modeste d'ailleurs, d'essayer de faire rire le public environ une fois toutes les deux minutes, ce qui représente un minimum de soixante fois dans la soirée.

Il a contre lui les personnes qui refusent de rire pour une "bêtise" et qui ne décèlent pas toujours dans la plaisanterie toute la poésie qu'elle peut contenir. Regarder les malheurs et les catastrophes par leur côté humoristique, n'est-ce pourtant pas là une forme de poésie ? Alors qu'il est admis que l'on puisse s'évader du réalisme dans certaines formes de théâtre ou de littérature, on qualifie facilement d'invraisemblables les comédies dites "légères" qui tentent de s'éloigner de la réalité quotidienne.

Le vaudeville rencontre bien d'autres écueils et parmi ceux-ci, il est, pour les comédiens et le metteur en scène, un des genres de théâtre les plus difficiles à interpréter. Vous n'allez tout de même pas comparer un vaudeville à une tragédie de Racine, me direz-vous. Non, bien sûr ! Mais il est difficile aussi de faire la comparaison entre un poulet rôti et une crème au caramel, et pourtant toutes les deux se mangent.

Puis il évoque sa pièce Oscar :

Alors voilà, Oscar est un vaudeville. C'est une histoire qui n'arrivera jamais "dans la vie", mais je vous demande d'y croire tout de même. Si, après lecture, vous pouvez dire : "C'est complètement idiot, mais on s'est bien amusés", je considérerai avoir gagné la partie et je n'aurai aucune honte à avoir écrit un vaudeville. Sinon... Eh bien, "j'essaierai de faire mieux la prochaine fois". Car personnellement j'aime bien le vaudeville...

Sur l'auteur de théâtre :

Si l'on peut appeler cela un métier, celui d'auteur de théâtre est certainement parmi les plus beaux à condition toutefois d'être aidé par la chance. La chance pour commencer d'être en mesure d'écrire une pièce, et cela par le plus grand des hasards, faute d'une Ecole des Hautes Etudes Dramatiques.

Mais tant qu'il reste dans le tiroir, le manuscrit n'a pas encore droit au titre de pièce "de théâtre". Il faut avant cela qu'on le fasse vivre. C'est alors que la chance doit vous permettre de rencontrer un tas de gens compétents, depuis le metteur en scène jusqu'au décorateur, sans oublier le directeur, le régisseur, l'électricien, et moins encore, le caissier !

Dans le cas particulier de "Théâtre de divertissement" (il ne faut plus dire "comique" ou "de boulevard", c'est aujourd'hui péjoratif), il ne suffit pas aux comédiens d'avoir du talent. Il est indispensable qu'ils possèdent ce que le meilleur metteur en scène ne peut leur donner : l'humour.

Toutes ces rencontres ne serviront pourtant à rien si le résulat n'a pas la chance de plaire au public. Bref, c'est bien difficile d'avoir de la chance !...

Voilà des propos bien intéressants, je trouve.

9 février 2011

Vive les pièces de théâtre comique !

rigole

Si vous tombez pour la première fois sur ce blog et vous vous demandez : "mais de quoi ça parle, ce blog ?", ben voilà, La tête à rire est un blog au service du spectacle de divertissement, du spectacle qui fait sourire, qui donne le moral !

L'accent est avant tout mis sur le théâtre comique, car je lis beaucoup de pièces comiques, en écris moi-même, et souhaite mettre tous les textes, tous les auteurs qui ont pour but de faire rire à l'honneur.

Comme j'aime aussi le cinéma, je mentionne aussi les comédies que je vois et qui, malheureusement, ne sont pas toujours drôles.

En gros, si vous partagez mon goût pour les spectacles plus légers et connaissez des textes de théâtre qui sont marrants, n'hésitez pas à me le dire, même si c'est anglais, aucun problème. Toute tentative de drôlerie mérite qu'on en parle !

Publicité
<< < 1 2 3 > >>

guitry_bloc

Publicité

MES  PIÈCES DE THÉÂTRE (ici)

vignette

stress vignette

fete vignette

hobby vignette

Courtes 1 vignette

adieu ok

roman_comique_okanouilh

Anouilh

Newsletter
Archives
Publicité