Faut-il être barjot pour écrire des pièces de théâtre ?
Faut-il être barjot pour écrire tout court ?
Telles sont les questions que je me suis posée hier lorsque j'ai refusé d'aller boire un thé chez ma voisine. Drôle de lien, me direz-vous... Comment peut-on passer d'un refus à boire un thé à s'interroger sur sa santé mentale, à savoir si on tourne bien rond ?
Ben si pourtant, c'est exactement la question que je me suis posée en rentrant chez moi : "Mais ça ne va pas ma vieille, tu dérailles complètement !", je me suis dit.
Si je ne cherchais pas à écrire des pièces de théâtre, j'aurais pris le temps de le boire ce petit thé, c'est sûr, mais dans la mesure où j'essaie de finir des pièces, est-ce que j'ai le temps de m'asseoir à papoter et à entendre les ragots du quartier ? Ben non, c'est plutôt bonjour le stress !
Cela prend un temps fou de créer des histoires pour la scène, surtout comiques. Il faut que cela soit enlevé, que les premiers lecteurs ne piquent pas du nez dès la deuxième page, il faut que cela soit original... est-ce que j'ai le temps d'aller faire la java ?
Ceci dit, prendre un thé chez ma voisine est loin de faire la java et il est vrai qu'à réflexion, ma voisine étant du genre pipelette et connaissant un monde fou dans le coin, elle aurait pu m'inspirer des personnages intéressants, mais il faut faire un choix quand on décide d'écrire, savoir ce qui est plus important, non ? Je n'avancerais jamais si je ne faisais pas gaffe.
Alors voilà, c'est avec regret que j'arrive à la conclusion suivante : il faut être complètement barjot pour dire non à une conversation sympathique avec une de ses voisines pour aller s'enfermer chez soi devant son ordinateur pour mettre des dialogues dans la bouche de personnages fictifs dont tout le monde se tape !
Triste constat.