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La tête à rire
18 janvier 2016

"Le Banc de la désolation et autres nouvelles", Henry James

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Encore du Henry James et encore une fois j'ai adoré. Je suis en train de devenir une fan, une Jamesienne comme on dit.

Il s'agit ici d'un recueil de nouvelles, où tout est personnages encore une fois, assez théâtral.

La chose authentique : en voilà une idée curieuse. Un peintre, qui a besoin de modèles pour réaliser ses illustrations de bouquins, rencontre un couple sans le sou, tout à fait adapté au style d'illustrations qu'il doit peindre, mais quelque part ils sont trop parfaits, et il s'étonne de préférer des modèles qui ne sont pas pas tout à fait les personnages qu'il doit représenter, mais qui peuvent les suggérer. Sur l'imagination, l'inspiration, le rapport fiction et réalité. Très étrange.

Owen Wingrave : ferait une excellente mini pièce de théâtre. Un jeune protégé qui s'apprête à passer, comme le veut la tradition familiale, le concours d'admission pour entrer dans l'armée décide un beau matin de ne plus le faire, que la guerre est idiote, qu'il ne veut plus suivre la voie de ses ancêtres. Son mentor est très inquiet et se tourne vers sa tante et un camarade de classe pour lui faire changer d'avis. Très chouette.

La vraie chose à faire : encore une histoire très curieuse. Un écrivain est chargé d'écrire un livre sur un ami auteur disparu. Il vient s'installer chez sa veuve pour se plonger dans sa correspondance, mais sent de plus en plus au fil des jours la présence du défunt autour de lui. Au début cette présence fantomatique l'aide, mais assez vite elle le paralyse, étant la preuve selon lui que son ami ne souhaite pas qu'il compile ce livre posthume, que tout ce qu'il a écrit d'important est dans ses œuvres.

L'arbre de la connaissance : j'ai adoré ce texte très court, tout à fait mon genre d'humour. Henry James aime parler de l'artiste raté, du type passionné qui est tellement dans son truc qu'il en perd tout jugement. Ici, il s'agit d'un sculpteur qui vit avec sa femme et son fils et qui produit un maximum sans jamais trop vendre ses œuvres. Le fils, pensant avoir le talent artistique de son père, part à Paris pour devenir peintre, mais l'éloignement lui fait réaliser que son père se leurre et n'en a en fait aucun. Il fait part de ses inquiétudes à son parrain, qui s'en est rendu compte depuis des lunes, mais qui n'a rien dit par respect. Il lui demande d'ailleurs de continuer la charade pour ne pas effondrer sa mère qui a toujours cru au talent de son mari, mais une conversation avec celle-ci lui fait réaliser qu'elle n'est pas dupe non plus et qu'elle a toujours su que son mari ne produisait que des horreurs... Très drôle.

La note du temps : curieux aussi. Une femme rentre chez un peintre pour lui demander de faire un portrait sans modèle, de représenter un homme d'une quarantaine d'années auquel il faudra donner la note du temps, une certaine patine. Elle souhaite exposer ce tableau chez elle pour donner l'impression que c'est son ancien mari. Il refile cette commande à une amie peintre plus capable de la satisfaire, mais voilà que la nouvelle peintre aime trop le portrait et ne souhaite pas s'en séparer...

Le gant de velours : j'ai eu du mal à rentrer dans celle-là. Parfois on dit qu'Henry James a un style compliqué et peut-être que c'est le cas ici. C'est l'histoire d'un écrivain qui est ébloui par un jeune homme qui lui demande de lire le manuscrit d'une amie. Il accepte, revoit ce jeune homme en compagnie d'une fille sublime à une soirée, se fait tout un cinéma dans la tête à propos d'elle, arrive à repartir de la soirée avec elle quand elle s'avoue être l'auteure en question et qu'elle lui demande d' écrire la préface de son dernier livre, et de ce fait, par cette simple requête intéressée, se rabaisse à ses yeux, n'est plus cette apparition sublime. Sur l'éblouissement, le cinéma qu'on peut se faire en privé dans sa cervelle, le fossé entre imagination et réalité. Pas persuadée qu'une telle nouvelle puisse être écrite de nos jours. Superbe mais assez tarabiscotée.

Le banc de la désolation : en voilà aussi une histoire pas banale. Je ne m'attendais pas au dénouement, je dois dire. C'est l'histoire d'un type qui rompt ses fiançailles et se voit obligé de payer son ex-fiancée pour réparer les dommages faits à sa personne. Au lieu de se renseigner sur la position juridique d'une telle demande, il se ruine, refait tout de même sa vie puis retrouve cette ex-fiancée sur le banc de la désolation. Une histoire de ratage encore, de vie ratée. Assez morose en fin de compte.

Du fait des sujets parfois tristounets, j'ai classé ce livre dans mes Romans plus sérieux, mais j'aurais pu le mettre dans mes Romans comiques, car les idées et le style d'Henry James sont parfois très amusants.

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