"Trois jours de pluie" (2H, 1F)
Trois jours de pluie de Richard Greenberg, une pièce en deux actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 1167).
En voilà une drôle de pièce. J'étais un peu inquiète au début, la pièce ouvrant sur un monologue d'une page et demie où le personnage situe l'action, situe le problème. "Oh non, je me suis dit, c'est un peu feignant tout ça, je sens que je vais prendre cette pièce en grippe"...
Mais pas du tout, je ne sais pas comment, malgré aussi une entrée de personnage un peu curieuse à un moment où on l'entend dire "ah oui, c'est à mon tour, là", la magie a pris, j'ai bien accroché et donc, curieusement, malgré mes réserves initiales, je peux dire que j'ai aimé. Il faudra que je la relise pour comprendre comment je suis rentrée dans le jeu progressivement, alors que j'étais prête à la descendre.
Voici l'histoire : elle se divise en deux parties. La première se passe 30 ans plus tard que la seconde. On y voit un frère et une sœur, Walker et Nan, se retrouver pour la lecture du testament de leur père. Ils ne se sont pas vus depuis un an, Walker s'étant volatilisé dans la nature sans donner signe de vie. Leur père, Edmund, était un grand architecte et le fils de Théo, son associé, est là aussi pour la lecture du testament. Walker souhaiterait recevoir en héritage la villa Janeway, une maison révolutionnaire au niveau de la lumière qui est leur chef d'œuvre. Manque de chance, c'est à Phil, le fils de Théo, à qui elle revient.
On remonte alors trente ans en arrière où l'on retrouve leurs parents, Edmund et Théo, deux architectes qui débutent et ont du mal à trouver l'inspiration pour construire cette fameuse maison, et Lina, copine de Théo qui se retournera vers Edmund durant trois jours de pluie battante à New York.
On y parle pas mal d'architecture, de la part créative des deux associés, qui apporte les idées, qui les peaufine, c'est intéressant. Assez original aussi ces deux époques jouées par les mêmes comédiens, les enfants jouant les parents en seconde partie.
Cette pièce a obtenu de nombreux prix et c'est d'ailleurs en lisant une critique élogieuse un jour sur le Net que je l'ai achetée. C'est habile la manière dont l'auteur a réussi, malgré un monologue un peu lourdingue selon moi au début, à me faire oublier tout ça et à me charmer par ses dialogues et ses personnages.