"Collaboration" (4H, 2F)

Collaboration de Ronald Harwood, une pièce en deux actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 1306).

J'ai aimé la première moitié, mais ai été un peu déçue par la seconde.

L'histoire : au début des années 30, le compositeur allemand Richard Strauss compte sur le dramaturge et romancier autrichien Stefan Sweig pour lui écrire des livrets d'Opéra. Se crée une complicité artistique, une amitié, jusqu'à la montée du nazisme qui vient mettre fin à leur association. Richard Strauss se sent à peine concerné tant qu'il peut composer, Sweig, d'origine juive, s'exile et met fin à ses jours.

La première partie est intéressante car on y parle d'art, du fait que Strauss ne peut survivre sans écrire de la musique. L'enjeu est fort, c'est sa vie, rien n'a de sens pour lui s'il ne crée pas. Il est dans sa bulle la plupart du temps, il ne pense qu'à son envie de composer, la réalité du nazisme vient en second plan, il se sentirait moins concerné s'il ne comptait pas sur Sweig pour écrire ses livrets. Pour Sweig qui est juif, son art passe bien après sa survie, il est traqué de partout et s'exile et se suicide au Brésil.

Un sujet intéressant qu'est la création, l'importance de l'art pour un artiste. On y parle d'une collaboration détruite par le nazisme et de la persécution des Juifs et cela est bien montré, mais j'ai trouvé que la fin n'était pas très développée. On nous dit ce qui est arrivé à l'un et à l'autre, mais c'est un peu rapide, il manque quelque chose, cela sonne un peu plat.

Comments

[la tete a rire]

Cette pièce se termine un peu vite, on a le droit à une exposition des faits, c'est tout. On doit sortir de la représentation un peu déçu... Il faudra que je relise "Le visiteur" pour faire la comparaison... A suivre donc.

[orlamond]

Je n'ai pas lu cette pièce mais c'est peut-être une question d'enjeu.

Dans "le visiteur" de Schmidt, ...même si on connaissait la fin, Freud est sauvé et émigre en Angleterre, l'auteur parvenait à maintenir une tension, un suspense.