Pourquoi perd-on autant le sens critique sur ses propres textes ?
C'est une question que je me pose régulièrement. C'est incroyable tout de même, j'arrive à savoir ce que je pense des textes des autres, mais des miens, pfft !
En fait, ce n'est pas juste, j'arrive à savoir ce que je pense de mes textes une année ou deux après les avoir terminés. Je ne sais pas dans quel état on est quand on finit une pièce ou un roman, on doit avoir une vision réduite, sûrement due au stress et à l'envie de boucler le projet... Agencer tant de scènes a pris tellement de temps et d'énergie qu'on ne peut accepter de voir la pièce comme elle est de peur de se rendre compte de sa nullité, une sorte d'instinct de survie mentale qui rend tout jugement impartial difficile.
Je pense que c'est pratiquement impossible de pouvoir juger une de ses pièces quand on les termine. Il faut s'être complètement libéré de son histoire, ne plus s'en souvenir même, ce qui fait qu'elle devient presque un texte que quelqu'un d'autre a écrit. Le regard détaché ne s'obtient que par les mois qui passent, en tout cas, en ce qui me concerne.