Doit-on vivre dans une grande ville pour se faire jouer ? Etre entourée de vaches et de brebis, est-ce que cela fait avancer une carrière dans l'écriture ? Ma foi, pas vraiment.
Certes, habiter dans un pays où l'on parle sa langue est déjà un sacré avantage, car indépendamment de mes efforts en anglais, je n'arriverai jamais à concurrencer les auteurs britanniques sur leur terrain. Mais si j'habitais Paris, qu'est-ce que je ferais de différent ?
Est-ce que j'irais frapper à la porte des théâtres ? Mon Dieu, quelle horreur ! Je préférerais encore prendre une douche froide. Créer une troupe ? Pfft, pas le temps. En revanche, je participerais sûrement plus régulièrement à des concours de théâtre et chercherais aussi à faire partie d'une association ou deux pour rencontrer des gens intéressés par les mêmes choses que moi. Difficile de rejoindre un groupe d'écriture en Angleterre par exemple, car la langue reste une immense barrière. Je ne peux pas critiquer un texte en anglais aussi bien qu'en français, donc ma contribution est plutôt limitée.
A Hollywood, ils conseillent aux aspirants scénaristes de tout faire pour se mettre dans la mêlée et rencontrer des gens du métier. Je comprends bien l'idée, mais je me demande aussi comment les producteurs américains font pour ne pas distribuer des claques à longueur de journée. Ils doivent avoir les oreilles saturées à force d'entendre des pitch.
Quand j'entends que des scénaristes présentent des histoires sans avoir écrit le scénario, je m'inquiète un peu. Un pitch peut être excellent, résumer une histoire de manière fantastique, mais malheureusement il ne garantit pas que la continuité dialoguée tiendra la route sur 120 pages et que l'ensemble sera d'un bon niveau. On peut être très convaincant à l'oral, être une commerciale super efficace, vendre super bien des biscuits pour chats par exemple, cela ne veut pas dire qu'on vendra les meilleurs.
Enfin bref, je lis avec une certaine curiosité les blogs américains sur le sujet.
Je lis toutes leurs théories sur les efforts de marketing que l'on doit faire une fois la plume posée, mais n'étant pas Superwoman et étant plutôt lente à pondre une histoire, je ne peux pas dire que je me lance dans la mêlée, tête la première. Certes, j'ai ouvert ce blog, donc je fais des progrès, mais ce qui m'intéresse surtout, c'est d'amasser une bonne douzaine de textes dont je suis satisfaite avant de courir dans tous les sens.
Pour l'instant, la compagnie des vaches anglaises me convient très bien. Elles ne m'aident pas beaucoup, c'est clair, mais je dois dire qu'elles sont très paisibles à regarder.