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La tête à rire

18 janvier 2016

"Le Banc de la désolation et autres nouvelles", Henry James

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Encore du Henry James et encore une fois j'ai adoré. Je suis en train de devenir une fan, une Jamesienne comme on dit.

Il s'agit ici d'un recueil de nouvelles, où tout est personnages encore une fois, assez théâtral.

La chose authentique : en voilà une idée curieuse. Un peintre, qui a besoin de modèles pour réaliser ses illustrations de bouquins, rencontre un couple sans le sou, tout à fait adapté au style d'illustrations qu'il doit peindre, mais quelque part ils sont trop parfaits, et il s'étonne de préférer des modèles qui ne sont pas pas tout à fait les personnages qu'il doit représenter, mais qui peuvent les suggérer. Sur l'imagination, l'inspiration, le rapport fiction et réalité. Très étrange.

Owen Wingrave : ferait une excellente mini pièce de théâtre. Un jeune protégé qui s'apprête à passer, comme le veut la tradition familiale, le concours d'admission pour entrer dans l'armée décide un beau matin de ne plus le faire, que la guerre est idiote, qu'il ne veut plus suivre la voie de ses ancêtres. Son mentor est très inquiet et se tourne vers sa tante et un camarade de classe pour lui faire changer d'avis. Très chouette.

La vraie chose à faire : encore une histoire très curieuse. Un écrivain est chargé d'écrire un livre sur un ami auteur disparu. Il vient s'installer chez sa veuve pour se plonger dans sa correspondance, mais sent de plus en plus au fil des jours la présence du défunt autour de lui. Au début cette présence fantomatique l'aide, mais assez vite elle le paralyse, étant la preuve selon lui que son ami ne souhaite pas qu'il compile ce livre posthume, que tout ce qu'il a écrit d'important est dans ses œuvres.

L'arbre de la connaissance : j'ai adoré ce texte très court, tout à fait mon genre d'humour. Henry James aime parler de l'artiste raté, du type passionné qui est tellement dans son truc qu'il en perd tout jugement. Ici, il s'agit d'un sculpteur qui vit avec sa femme et son fils et qui produit un maximum sans jamais trop vendre ses œuvres. Le fils, pensant avoir le talent artistique de son père, part à Paris pour devenir peintre, mais l'éloignement lui fait réaliser que son père se leurre et n'en a en fait aucun. Il fait part de ses inquiétudes à son parrain, qui s'en est rendu compte depuis des lunes, mais qui n'a rien dit par respect. Il lui demande d'ailleurs de continuer la charade pour ne pas effondrer sa mère qui a toujours cru au talent de son mari, mais une conversation avec celle-ci lui fait réaliser qu'elle n'est pas dupe non plus et qu'elle a toujours su que son mari ne produisait que des horreurs... Très drôle.

La note du temps : curieux aussi. Une femme rentre chez un peintre pour lui demander de faire un portrait sans modèle, de représenter un homme d'une quarantaine d'années auquel il faudra donner la note du temps, une certaine patine. Elle souhaite exposer ce tableau chez elle pour donner l'impression que c'est son ancien mari. Il refile cette commande à une amie peintre plus capable de la satisfaire, mais voilà que la nouvelle peintre aime trop le portrait et ne souhaite pas s'en séparer...

Le gant de velours : j'ai eu du mal à rentrer dans celle-là. Parfois on dit qu'Henry James a un style compliqué et peut-être que c'est le cas ici. C'est l'histoire d'un écrivain qui est ébloui par un jeune homme qui lui demande de lire le manuscrit d'une amie. Il accepte, revoit ce jeune homme en compagnie d'une fille sublime à une soirée, se fait tout un cinéma dans la tête à propos d'elle, arrive à repartir de la soirée avec elle quand elle s'avoue être l'auteure en question et qu'elle lui demande d' écrire la préface de son dernier livre, et de ce fait, par cette simple requête intéressée, se rabaisse à ses yeux, n'est plus cette apparition sublime. Sur l'éblouissement, le cinéma qu'on peut se faire en privé dans sa cervelle, le fossé entre imagination et réalité. Pas persuadée qu'une telle nouvelle puisse être écrite de nos jours. Superbe mais assez tarabiscotée.

Le banc de la désolation : en voilà aussi une histoire pas banale. Je ne m'attendais pas au dénouement, je dois dire. C'est l'histoire d'un type qui rompt ses fiançailles et se voit obligé de payer son ex-fiancée pour réparer les dommages faits à sa personne. Au lieu de se renseigner sur la position juridique d'une telle demande, il se ruine, refait tout de même sa vie puis retrouve cette ex-fiancée sur le banc de la désolation. Une histoire de ratage encore, de vie ratée. Assez morose en fin de compte.

Du fait des sujets parfois tristounets, j'ai classé ce livre dans mes Romans plus sérieux, mais j'aurais pu le mettre dans mes Romans comiques, car les idées et le style d'Henry James sont parfois très amusants.

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17 janvier 2016

Five One Act Plays, Murray Schisgal

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Recueil de 5 pièces courtes de Murray Schisgal, lues en anglais malheureusement car je n'ai pas trouvé la traduction française.

Je l'ai déjà dit, j'aime beaucoup le style de Murray Schisgal. Ses personnages sont du genre exalté et zinzin, ce qui me fait toujours rire. Pour moi d'ailleurs, le théâtre est fait pour ce genre de personnalité un peu démente, car où peut-on forcer le trait ainsi, si ce n'est que sur une scène ?

Bref, les cinq pièces sont :

Fragments (dont j'ai déjà parlé, voir ici).

The Basement : l'histoire d'un mari qui s'enferme au sous-sol de sa maison, passionné par un travail de recherche scientifique qu'il entreprend depuis 19 ans (sur un singe mort, conservé au congélateur). Il considère son travail tellement important que sa femme n'a pas le droit de descendre lui parler et, au début d'ailleurs, on ne voit que ses pieds, alors qu'il essaie de se concentrer sur ses travaux de recherche (travaux un peu curieux). Son frère arrive à son tour et s'allonge sur le trottoir pour tenter de lui parler par la fenêtre, mais il ne veut rien entendre. Un texte, qui sous des allures comiques, est assez dur. Sur les sacrifices qu'on fait pour des prunes et la réalisation que, malgré nos meilleures intentions, on n'apportera rien au monde. Un texte qui trotte dans la cervelle un bout de temps.

Memorial Day : un texte sur un couple qui se déchire devant un puits où ils ont gardé l'uniforme de leur fils mort à la guerre. Ce texte confirme que pour moi, parler du désespoir est plus percutant avec un trait d'humour. Drôle et horrible à la fois.

Windows : un couple emménage dans une nouvelle maison. La femme angoisse de voir qu'il y a beaucoup de fenêtres et très vite leurs voisins les appellent pour se plaindre de les avoir surpris en train de regarder par la fenêtre et d'avoir ainsi porté atteinte à leurs vies privées. Très curieux, je ne suis pas certaine d'avoir complètement compris la fin.

The Old Jew : un monologue d'un vieux juif qui parle à des voisins imaginaires... jusqu'au moment où on réalise qu'il s'agit en fait d'un jeune acteur qui passait le temps en attendant un rôle.

16 janvier 2016

"The Zoo Story", Edward Albee

SAM_0562Dernière pièce de ce recueil de 4 pièces en anglais : The Zoo Story, d'Edward Albee.

Il s'agit d'une conversation entre deux hommes qui se parlent sur un banc, conversation qui devient très tendue et finit mal.

L'histoire : Peter lit tranquillement sur un banc lorsqu'il est accosté par Jerry. Les hommes sont bien différents, Peter mène une existence respectable auprès de sa femme et de ses enfants, Jerry est solitaire, déconnecté et ses propos sur une visite au zoo local et sur le chien d'une voisine sont assez bizarres.

Le zoo du titre fait référence, si j'ai bien compris, à la vie qui est un peu comme un zoo, rien n'est logique, défini, l'absurde règne.

J'ai été un peu surprise en lisant ce texte car je pensais que c'était une pièce avec plein de personnages. Il n'y en a que deux, deux hommes, et la pièce est assez courte et l'action continue (lieu et temps uniques).

Comme toujours avec Edward Albee, le texte est sans temps mort. A lire pour la progression dramatique, la tension qui monte de manière très habile.

Un texte qui a été joué dans le monde entier et qui doit gagner à être relu.

16 janvier 2016

CineComédies

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Une découverte en amène une autre.

La vidéo d'hier m'a fait découvrir un site entièrement consacré à la comédie (au cinéma) avec des News, des interviews, site qui a pour parrain Pierre Richard, que demander de plus ?

Le site est ici.

15 janvier 2016

Pièce comique à 4 personnages

hobby_blogJ'en ai écrit une (pour répondre à une question qu'on vient de me poser).

Il s'agit de Hobby ! (2H, 2F, voir ici)

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15 janvier 2016

Le trac qui détraque, Michel Galabru

microphone

Je viens de tomber sur cette courte vidéo où Michel Galabru parle du trac sur un tournage de film.

Michel Galabru était vraiment quelqu'un de marrant.

La vidéo est ici.

14 janvier 2016

Pop fiction, France Inter

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Sympa cette émission sur France Inter, on y pose des questions qui sortent un peu de l'ordinaire.

J'ai écouté celle sur les Comédies romantiques, mode d'emploi.

Pas tout à fait d'accord avec eux, Judd Apatow n'a pas apporté grand-chose à la comédie selon moi, il a juste réussi à rendre le genre plus vulgaire.

Pour écouter les Podcasts, c'est ici.

13 janvier 2016

14 pièces courtes de Courteline (3)

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Pour finir avec mes messages sur ce volume de pièces courtes de Courteline.

Je parlais hier des interprétations un peu curieuses que l'on peut voir Youtube.

En revanche, en voici une de Michel Galabru qui est excellente. Il joue dans les Mentons bleus. Voir ici.

13 janvier 2016

14 pièces courtes de Courteline (2)

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Sur Youtube, on peut voir quelques pièces courtes de Courteline et ce qui me frappe en les regardant, c'est qu'elles me paraissent beaucoup moins drôles une fois représentées.

Qu'est-ce qui se passe lorsqu'on passe à la scène ? Pourquoi ce qui m'a fait sourire à l'écrit me laisse presque indifférente dans la bouche de certains comédiens ?

Tout d'abord les indications d'âges des personnages ne sont pas toujours respectées. Le couple de La paix chez soi par exemple doit avoir la trentaine. Voir cette histoire interprétée par des acteurs de 60 ans ôte du charme au texte, sonne curieux.

De plus, pour jouer dans un texte de Courteline à mon avis, il faut savoir jouer farfelu, pousser le trait, inviter le public à rentrer dans le délire, et certains acteurs y arrivent mieux que d'autres. Quand la mise en scène est trop sérieuse, la sauce ne prend pas et je ne suis pas la seule à le penser (aucun rire dans la salle).

Tout ça n'est pas facile donc, un texte amusant peut tomber carrément à plat, peut perdre de sa saveur en étant incarné.

J'ai vu aussi des extraits de pièces jouées par des acteurs ayant un fort accent étranger (anglais/américain ?), ce qui fait qu'on pouvait rire cette fois pour une autre raison, car on comprenait à peine les répliques de Courteline.

Bref, on ne pense jamais aux mille interprétations d'un texte qu'on signe. On croit donner suffisamment d'indications pour aider à l'interprétation, on prend le temps de préciser les âges des personnages lorsqu'ils ont une importance, mais à la représentation tout ça part en fumée et les troupes amateur font avec les moyens du bord. Vaut mieux en rire qu'en pleurer...

12 janvier 2016

14 pièces courtes de Courteline

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Dans ce livre de la collection Bouquins (Robert Laffont), il y a 14 pièces de théâtre de Georges Courteline (certaines très courtes).

Comme j'ai peur d'oublier, j'ai fait un petit résumé des intrigues :

Boubouroche : le naïf Boubouroche se fait avoir par tout le monde, ses amis comme sa maîtresse.

La peur des coups : un mari jure à sa femme qu'il va écrire une lettre salée à un type qui l'a regardée d'un peu trop près, va même aller le confronter en personne, mas il ne bouge pas pour autant. Sur l'hypocrisie d'un homme qui dit qu'il va faire quelque chose mais ne fait rien. 

Un client sérieux : sur la mauvaise foi d'un avocat sans scrupules.

Hortense, couche-toi ! : un locataire essaie de raisonner avec un propriétaire intransigeant.

Monsieur Badin : un employé tente d'expliquer à son boss son taux élevé d'absentéisme.

Théodore cherche des allumettes : le titre le dit bien, c'est l'histoire d'un jeune homme qui rentre éméché d'une soirée et cherche ses allumettes.

La voiture versée : un homme se fait avoir en raccompagnant une femme chez elle après un accident de voiture.

Les Boulingrin : un homme se retrouve en sandwich entre un couple en pleine discorde.

Le gendarme est sans pitié : un gendarme a le procès verbal facile, en distribue à tout va.

Le commissaire est bon enfant : un commissaire aux prises avec diverses complaintes de citoyens, dont un complètement givré.

L'article 330 : un homme, accusé d'outrage à la pudeur, vient expliquer son cas au palais de Justice.

Les balances : un homme se retrouve pris dans les contradictions de l'administration. Il souhaite respecter le droit mais les lois semblent se contredire. 

La paix chez soi : une femme vient demander l'argent du ménage à son mari, mais celui-ci, jugeant que son comportement récent laisse à désirer, décide de lui prélever des amendes. 

Mentons bleus : un acteur se vante de sa carrière devant un autre qui a eu moins de succès.

Celles que je préfère sont ses histoires de couples comme La Paix chez soi et les démêlés du pauvre La Brige (personnage récurrent) avec les hommes de loi. A lire, à voir ou à jouer, on ne s'en lasse pas.

11 janvier 2016

"Un amour impossible", Christine Angot

SAM_0278Je voulais me faire ma propre opinion de ce texte, car comme je le disais l'autre jour les avis divergent sacrément. C'est le dernier roman de Christine Angot et le premier d'elle que je lis, et dans l'ensemble j'ai bien aimé.

J'ai surtout adhéré à la première partie où Christine Angot, enfant, raconte sa relation plus que distante avec un père carrément égoïste. L'absence du père, les bribes d'infos qu'elle apprend sur lui, le regard innocent d'une enfant sur le monde des adultes, tout ça est bien retranscrit. Dans la seconde partie, l'auteure a grandi et a pris son indépendance, et là j'ai moins suivi. La relation qui était jusque-là très affectueuse avec sa mère tout d'un coup se détériore et on comprend moins bien pourquoi. 

Je sais que Christine Angot a écrit un livre entier sur l'inceste, donc peut-être qu'il fallait le lire pour comprendre ce qui est ici survolé assez rapidement. La mère apprend brutalement par un tiers que sa fille a été violée par son père et voilà, on n'en parle pas plus que ça, ce qui est pourtant pivot dans leur relation. J'ai trouvé que ce passage allait trop vite.

D'ailleurs pour moi, c'est moins un livre sur l'amour impossible entre une mère et une fille, mais plus le point de vue d'un enfant qui a été un pion dans la vie de ses parents. Ses parents ont fait un enfant en sachant que leur relation serait sans lendemain. Son père avait même prévenu sa mère qu'il ne l'épouserait jamais, qu'ils ne vivraient jamais ensemble. Jamais le bébé à venir a été pris en compte, ils ont fait un gosse juste parce qu'ils se sont dit un jour que ça serait sympa.

C'est cet angle-là qui m'a surtout plu, car le thème est d'actualité. De plus en plus de personnes choisissent d'avoir des enfants seuls, sans penser trop au lendemain, sans penser au fait que d'être de père (ou de mère) inconnu n'est quand même pas génial.

Après avoir lu ce livre, je me rends compte que je ne suis pas une fan de l'autofiction, je pense que je me lasserais assez vite de savoir tout sur la vie perso d'un auteur. C'est peut-être cela qui explique les critiques vachardes que j'ai pu lire sur ce livre, à force on doit avoir envie de lire autre chose. Ceci dit, je ne regrette pas ma lecture.

10 janvier 2016

"La valse du hasard", Victor Haïm (1H, 1F)

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Un texte que j'ai depuis longtemps sur mes étagères et que je n'ai jamais lu. Il est assez souvent joué, j'ai donc voulu savoir de quoi il retournait.

Je l'ai déjà dit, les pièces traitant de l'au-delà m'intriguent, je ne comprends pas qu'il y en ait pas plus d'écrites, car comme personne ne sait ce qui se passe après la mort, on peut laisser libre cours à son imagination. Je ne suis pas en règle générale fana des pièces qui mettent en scène un jeu, mais c'est le cas ici.

Voici l'histoire : une femme, qui vient de mourir dans un accident de voiture, se retrouve devant un ange qui lui fait jouer un jeu en forme de test d'évaluation dont on ne comprend pas très bien les règles. L'enjeu est sérieux, soit c'est l'enfer pour elle, soit c'est le paradis. Elle s'y prête un moment, puis est déboussolée car le jeu et les annotations de cet ange/juge ne semblent pas très logiques.

Bien que je n'adore pas le procédé du jeu, j'ai trouvé les reparties bien écrites et le tout assez enlevé. Je suis juste restée un peu sur ma faim, j'ai trouvé que ça se terminait trop vite.

C'est un joli exercice de style, une interaction bien foutue entre deux personnages, un texte qui donne de beaux rôles à deux acteurs et qui doit être assez intéressant à voir sur scène, mais il manque un petit quelque chose pour moi à la fin. Peut-être une explication, un message quelconque qui résume un peu ce qu'on vient de voir, transcende le tout ? J'aurais aimé plus.

9 janvier 2016

Ecrire un roman ou une pièce de théâtre ?

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Tout dépend si l'on souhaite bavarder ou pas.

Aucune possibilité de s'épancher au théâtre, je l'ai déjà dit, tout est action, il faut que ça bouge. Concocter de bonnes répliques est sympa mais pas suffisant, il faut qu'elles amènent quelque chose, fassent avancer le schmilblick. Et il faut aller vite. On ne peut pas s'éterniser à faire passer un message par le biais de longues conversations entre deux personnages assis tranquillement sur des chaises. Il faut que les mots déguisent, supportent une action.

Dans le roman, on peut tchatcher, faire mille parenthèses, c'est le langage, le style qui est primordial, l'action est secondaire.

Il faut voir donc ce qu'on a envie de faire. Écrire pour la scène est un exercice selon moi plus cérébral, presque mathématique, où il faut réfléchir pour justifier la présence de chaque personnage, orchestrer les entrées et sorties de chacun. Là est le vrai travail d'écriture d'une pièce, dans l'agencement de scènes, dans l'organisation, le raisonnement pour que tout soit logique. Le roman est une forme plus souple, plus libre, on fait un peu ce qu'on veut.

Je pense que c'est un goût pour l'interaction et les dialogues qui m'a fait commencer par le théâtre, mais au bout de quelques pièces, on prend conscience de la rigidité de cette forme. La bonne nouvelle est qu'il est plus facile à mon avis de passer du théâtre au roman, plus facile de se lâcher que de se brimer. Peut-être que c'est pour ça qu'il y a plus de romanciers que de dramaturges, c'est plus attrayant de pouvoir faire ce qui nous chante.

8 janvier 2016

Du boulevard très sérieux

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Je suis retombée sur cette vidéo de Jean Anouilh (déjà mentionnée quelque part sur ce blog), mais ses propos résument bien ce que je ressens en ce moment, l'envie que l'on remette l'accent sur un théâtre écrit, réfléchi, pensé, du boulevard que l'on prend au sérieux.

Pour l'écouter, c'est ici. Il est interviewé au sujet de sa pièce Le voyageur sans bagage.

En revisionnant cette vidéo, je réalise que je n'ai pas lu Siegfried de Jean Giraudoux. Aimant beaucoup Jean Anouilh, je dois lire le texte qui l'a le plus marqué !

A voir donc.

7 janvier 2016

Pierre Richard, un jour, un destin

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Je viens de voir sur TV5 l'émission Un jour, un destin consacrée à Pierre Richard.

Je l'ai déjà dit, Pierre Richard est l'acteur français qui me fait le plus rire. Je ne sais pas combien de fois j'ai vu La chèvre, plus de vingt fois, j'imagine, et pour moi ce film fait partie du nombre très restreint de comédies parfaitement réussies. 

Bien que Pierre Richard ne soit pas lui-même intervenu dans l'émission, son fils et des amis à lui ont pris la parole à sa place et leurs propos étaient intéressants. J'ai appris quelques trucs :

Premièrement, je ne savais pas que Pierre Richard avait eu autant de mal à démarrer. Il a été obligé de s'investir dans l'écriture et la réalisation d'un film si j'ai bien compris (Le distrait), pour pouvoir jouer. Heureusement d'ailleurs qu'il y a eu le réalisateur Yves Robert pour le remarquer et l'encourager, car on pourrait se demander ce que sa carrière serait devenue sans lui.

Après, je n'avais pas réalisé à quel point il avait souffert d'avoir été cantonné dans le moule comique, de ne pas avoir joué des rôles plus sérieux, plus sombres.

Je ne savais pas non plus que Francis Veber avait pensé à Lino Ventura et Jacques Villeret pour le tandem de La chèvre. Lino Ventura n'ayant pas été trop partant pour Villeret, le rôle est revenu à Pierre Richard, puis Lino Ventura s'étant désisté, le personnage a été rajeuni et Depardieu a été choisi. Heureusement, car quel duo !

Paraît-il aussi que le film Le Jouet n'a pas été un grand succès à sa sortie. Pourtant c'est un bon film.

Je trouve que Pierre Richard mériterait une émission d'une heure seul en face d'un journaliste, car je suis sûre qu'il a des trucs passionnants à dire. Il est possible qu'il ne le souhaite pas, ce qui est dommage, car on sort te cette émission avec une impression de gâchis, gâchis d'un talent pas toujours bien exploité par des gens du métier qui ont fait preuve d'un manque total d'imagination.

Tout le monde sait que les grands comiques sont de grands blessés, et le fait que Pierre Richard n'ait pas été considéré pour des rôles non comiques est lamentable. Je suis persuadée qu'il aurait fait un très bon policier ou détective. Vraiment dommage qu'on ne lui ait jamais proposé. 

6 janvier 2016

"Neighbours", James Saunders

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Pièce qui a été traduite en français ("Les voisins") et jouée avec succès par Laurent Terzieff si je ne me trompe pas.

Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais en lisant cette pièce, à une querelle de personnages assez marrante entre plusieurs voisins, mais ce n'est pas du tout le cas, il s'agit d'une conversation assez sérieuse entre deux voisins.

L'histoire: Elle est blanche, il est de couleur et sont voisins. Un soir, il arrive chez elle on se sait pas trop pourquoi et en se parlant, les masques tombent, les préjugés qu'ils ont l'un sur l'autre font surface.

Ouais, pas convaincue par cette pièce. C'est vrai que les pièces à deux personnages sont difficiles à réussir et celle-ci est un peu datée peut-être. D'autres aimeront, mais elle ne m'a pas fait beaucoup d'effet.

5 janvier 2016

"Next time, I'll Sing to You", James Saunders

SAM_0552Une des quatre pièces de ce livre publié par les éditions Penguin (en anglais).

Voilà une pièce bizarre. J’ai lu pas mal de pièces, mais de temps en temps une sort du lot et me surprend par son originalité, c’est le cas de celle-ci.

Difficile de la résumer, d’autant plus qu'en anglais, je n’ai pas tout compris. Ce n’est pas malin car elle existe en français ("La prochaine fois je vous le chanterai").

C'est un texte qui fait penser à Pirandello et Beckett. Il y a du sérieux, des réflexions métaphysiques assez musclées, mais aussi du pur loufoque, notamment au début où l’un des personnages commence à raconter des blagues… Bref, tout ça est un drôle de mélange et on ne sait jamais trop sur quel registre on est.

L’histoire (ou ce que j’en ai compris) : il s’agit d’un cas d’étude. Chaque soir, sur une scène de théâtre, Rudge et Dust essaient de comprendre comment un homme a pu volontairement se retirer du monde à l’âge de 48 ans et vivre en ermite jusqu'à la fin de ses jours. Que signifie une telle existence ? Ils sont quatre autour de l’ermite mourant, joué par un acteur, à étudier la question.

Mon résumé est à prendre avec des pincettes, car comme je l’ai dit, je n’ai pas toujours suivi leurs propos. Je vais donc m’acheter le texte en français, car c’est le genre d'idée zinzin qui me plaît.

4 janvier 2016

"Le coeur, les os et les muscles...

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... de l'unique idée à l'origine de Django Unchai­ned..."

Quentin Tarantino et ses coproducteurs viennent d'être accusés de plagiat pour le film Django Unchained sorti en 2012. Deux scénaristes estiment qu'ils ont fourni "le coeur, les os et les muscles de l'unique idée" du film.

Problème angoissant pour tous ceux qui font circuler des textes. Difficile de savoir comment protéger ses idées, comme je l'ai déjà dit ici.

On peut être involontairement inspiré par un film qu'on a vu ou un scénario qui nous est passé entre les mains, pas facile de prouver quoi que ce soit des deux côtés.

3 janvier 2016

"Washington Square", Henry James

SAM_0627Second texte de cet ouvrage de la collection Omnibus.

J'aime beaucoup cette histoire. Je la connaissais déjà puisque j'avais lu la pièce de théâtre "L'héritière" qui en est inspirée (voir ici), pièce très chouette que j'avais découverte en voyant le film. Bref, une histoire déclinée à toutes les sauces et qui marche à chaque fois.

L'histoire : un père ne veut pas que sa fille épouse un certain Morris qu'il soupçonne d'être arriviste, de n'en vouloir qu'à son argent. 

Encore une fois avec Henry James, ce qui est intéressant ce sont les descriptions des personnages. Le père est buté, fier, assez cruel avec sa fille qu'il trouve banale, pas très jolie, et sa fille est docile, naïve, ne veut offusquer personne. La tante de la pauvre amoureuse, qui a soif de romance, s'investit dans les démêlés sentimentaux de sa nièce et on a le droit aussi au point de vue et motivations de Morris. 

Pas étonnant que ce roman ait été adapté à l'écran et à la scène, il s'agit d'une interaction assez tendue entre quatre personnages. Je conseille vivement cette lecture.

3 janvier 2016

Recherche par distribution

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Je viens de créer un menu sur mon autre blog (ici) pour permettre une recherche en fonction de l'âge de la distribution.

Deux groupes, l'un pour les acteurs de 25 à 35 ans, l'autre pour les distributions d'âges divers.

Deux pièces dans chaque groupe pour le moment.

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