Toujours sur la mort...
Je sais bien que ce blog s'appelle La tête à rire... mais bon, désolée, je viens d'aller faire une recherche Google sur l'auteur Patrick Kermann qui a écrit entre autres La mastication des morts et j'ai relevé certains de ses propos sur sa vision du théâtre qui sont intéressants (recopiés de sa page Wikipédia).
"Le théâtre est le territoire de la mort, ce lieu rituel où les vivants tentent la communication avec l'au-delà. Sur scène, dans une balance incessante entre incarnation et désincarnation, matériel et immatériel, visible et invisible, apparaissent des fantômes qui portent la parole des morts, pour nous encore et tout juste vivants.
De là l'importance dans mon écriture de la recherche de formes fortes qui approchent au plus près cette essence du théâtre : déambulation dans un no man's land entre terre et enfer, voix d'outre-tombe, installation sonore ou livret opératique qui évacuent le corps pour ne garder que la parole défunte.
De là aussi ce qui fait à mon sens la seule légitimité de l'écriture contemporaine, le travail sur/de/contre la langue : du monde des morts ne surgissent que des voix spectrales, des sons d'une autre langue, de cette langue des morts qui se fait chair et s'incarne en l'acteur. Ne m'intéresse donc que ce dialogue fragile avec les morts, ces souffles ténus recueillis auprès des morts qui témoignent de leur avoir été à l'histoire et au monde."
Pas marrant tout ça, mais je trouve que c'est juste. Le théâtre est parfait pour jongler avec des voix qui n'appartiennent pas toujours à des personnages réels. Sa pièce La mastication des morts devrait donc être passionnante.
Malheureusement je viens de lire que cet auteur s'est donné la mort. Je ne connais rien de la vie de Patrick Kermann, mais je suis attristée quand j'entends qu'un auteur s'est suicidé, car je me demande toujours si ce n'est pas un peu lié à cette activité parfois destructrice qu'est l'écriture...