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La tête à rire
17 décembre 2015

"Pas pleurer", Lydie Salvayre

SAM_0286

Le Goncourt 2014 que j'ai lu dans le cadre de mon club de lecture. J'ai bien aimé ce livre.

Bon, je n'ai pas sauté de joie en apprenant que c'était celui choisi par la responsable de mon club, mais elle a insisté et elle a eu raison, je ne regrette pas ma lecture.

Je résume ce livre à un mot : curieux. Ce qui est un compliment. C'est un récit très personnel, libre, enjoué, sur un sujet qui ne prête vraiment pas à rigoler : la guerre civile qui a secoué l'Espagne dans les années 1936.

Ce livre est donc encore une fois la preuve qu'on peut aborder des thèmes difficiles sans pour autant plomber le moral des gens.

L'histoire : d'un côté, on a Montse, la mère de l'auteure qui a 15 ans en 1936 et vit ses premiers mois de liberté loin de son village. Portée par les idées anarchistes de son frère, elle vit une passion amoureuse avec un Français qui lui donnera un enfant. De l'autre, on suit l'auteur Georges Bernanos qui débarque à Majorque et se trouve confronté aux horreurs commises par les franquistes.

C'est donc l'histoire de deux points de vue différents dans une Espagne déchirée par les extrémismes de gauche et de droite.

Pas un sujet facile à relater sans s'emmêler les pieds, surtout que ce n'est pas un livre long, à peine plus de 200 pages. Quand on le referme, on se demande bien d'ailleurs comment on a pu avoir autant d'informations/impressions en si peu de pages.

Bref, comme j'aime analyser ce genre de phénomène (à savoir comment des livres sur des sujets pas marrants réussissent à ne pas me barber), voici le résultat de mes réflexions :

Tout d'abord, l'histoire est celle d'une famille, de personnages dont l'auteure prend le temps de faire le portrait. J'aime quand on s'attache à des caractères, des témpéraments, surtout quand ils sont opposés comme le frère de Montse et son futur mari.

Après, j'ai trouvé l'ensemble assez vivant. On passe du point de vue de Montse à celui de Bernanos dans un même chapitre, on ne s'y attend pas d'ailleurs, allez hop, on change, ça tient éveillé. Moi qui n'aime pas en général quand il y a deux histoires parallèles dans un roman, je dois me corriger, car quand c'est fait de manière très libre comme ici, ça donne du peps au récit.

Et il y a le langage aussi, on ne sait jamais trop à quoi s'attendre non plus. On peut avoir de l'espagnol, non traduit (je n'ai rien compris, mais bon) puis passer à un mélange d'espagnol et de français assez curieux parlé par sa mère. On passe d'un langage recherché à un plus familier, même à des blagues, donc tout ça fait assez foutoir en fin de compte, mais curieusement tient en haleine, car c'est un faux foutoir, tout y est bien maîtrisé.

Et c'est là que je dis bravo, car arriver à faire un récit alerte et intelligible sur un sujet aussi complexe et grave qu'un pays en plein déchirement idéologique est un talent qui n'est pas donné à tout le monde.

Voilà l'avantage de faire partie d'un club de lecture, on découvre des livres sans le vouloir.

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