"Les papiers de Jeffrey Aspern", Henry James
Je fais une petite obsession en ce moment sur Henry James. Henry James qui parle pas mal de l'obsession dans ses écrits m'obsède à son tour.
Je ne sais pas pourquoi j'adhère autant à ce qu'il raconte. Il y a toujours une quête dans les derniers textes que j'ai lus de lui, une passion du héros pour quelque chose et en général c'est l'écriture ou des écrits, passion que je comprends assez. Et comme l'auteur prend le lecteur pour son confident, partage ses réflexions et ses pensées intimes, je suis scotchée.
L'histoire : Un journaliste, qui écrit un livre sur le poète Jeffrey Aspern, s'infiltre chez son ancienne muse, Miss Bordereau. Elle est très âgée, mourante même, et vit à Venise avec sa nièce à l'écart de tout dans un palais qui croule un peu. Il les persuade de lui louer une chambre dans leur résidence, car il aimerait mettre la main sur la correspondance qu'aurait fait le poète à la vieille dame. Bien entendu, il ne leur dit pas les raisons de sa présence et on assiste à leur cohabitation curieuse.
Il y a tout un jeu, une fausseté polie entre eux qui est assez dérangeante, surtout quand il se sert de la nièce pour essayer d'en savoir plus sur les documents qui sont en leur possession, lui faisant du charme pour la faire parler.
Glacial, détaché et assez horrible en fin de compte, et pourtant ce genre de récit me donne le sourire.