Message pour ceux qui habitent la France, la Belgique et la Suisse...

Je viens de découvrir une chaîne consacrée au théâtre que l'on peut capter dans ces trois pays. Je ne peux pas en dire trop car je ne la reçois pas en Ecosse, mais cela a l'air intéressant, on y propose des pièces et des émissions sur l'écriture et l'édition théâtrales.

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Fugueuses, une comédie de Pierre Palmade et Christophe Duthuron.

Je recommande ce DVD, très chouette à regarder. La pièce est marrante et l'interprétation excellente.

Comme le titre de la pièce l'indique, il s'agit de deux femmes qui se lient d'amitié après s'être enfuies de chez elles. L'une a quitté son mari et sa famille, l'autre la maison de retraite dans laquelle son fils l'avait placée.

Je ne suis pas toujours fan de Pierre Palmade, mais là, je dois dire chapeau, c'est très bien vu.

Allez, je parle de cette pièce que je mentionnais hier, pièce qui est pas mal, mais qui a un gros problème, c'est la copie presque conforme de Hôtel des deux mondes d'Eric-Emmanuel Schmitt. Il s'agit d'Aimez-vous la nuit de Julien Séchaud publiée chez l'Harmattan.

C'est la même histoire de personnes qui se retrouvent entre la vie et la mort, mais au lieu d'attendre de connaître leur sort dans un hôtel, ils sont dans une gare. Soit le train (au lieu de l'ascenseur chez Schmitt) les ramène à la vie, soit c'est fini pour eux et ils meurent.

Je ne connais rien de l'auteur ou des raisons de l'éditeur qui lui ont fait publier ce texte, mais si j'étais EE Schmitt, je me poserais des questions.

Curieux, et heureusement assez rare ce genre de choses.

Je n'ai rien lu d'intéressant, juste des textes publiés que je n'aime pas.

Un texte que je ne nommerai pas et que je n'ai pas pu finir car je n'ai rien compris (texte jamais joué si je comprends bien, ce qui n'est pas étonnant), un autre qui est la copie conforme d'une pièce très connue  (comment l'éditeur n'a pas censuré est un mystère), un autre que je n'ai même pas pu commencer tellement il était curieux et une comédie qui a été montée et que j'ai trouvé nulle.

Voilà, je préfère donc me taire que d'aller plus dans le détail.

Le mal court de Jacques Audiberti, une pièce en trois actes publiée dans Le livre de Poche.

Je n'avais jamais rien lu de cet auteur et ne connaissais absolument rien de cette pièce. Je pensais même que j'allais me barber en la lisant, mais pas du tout, grande suprise, c'est un texte assez fantaisiste et au langage très attachant. C'est à la fois une pièce cruelle et drôle, ce qui n'est pas un mélange facile à réussir.

Voici l'histoire : la princesse Alarica, fille du roi de Courtelande, est une princesse vertueuse, qui a la pureté comme valeur. Elle passe la nuit dans une chambre avec sa gouvernante, en route pour se marier avec le puissant roi d'Occident, nommé Parfait. Manque de chance, les plans sont contrecarrés par Parfait qui ne veut plus se marier avec elle mais qui est attiré par une autre union qui pourrait rapprocher son royaume à l'Espagne. Humiliée, Alarica réalise que le mal est partout et décide de se battre désormais avec les mêmes armes.

Un texte sur le désenchantement, la réalité qui détruit un idéal... Très bien fait. J'ai bien aimé. Je l'ai classée dans mes pièces comiques, mais il s'agit d'une farce cruelle.

Mon émission préférée du moment, que l'on peut voir sur le site de France 5, ici.

Celle du 17 janvier 2013 est consacrée au théâtre, mais toutes les émissions qui figurent sur le site sont à voir. La passion de François Busnel pour la lecture est contagieuse et j'aime bien le fait que ce soit lui qui choisisse ses invités et refuse par exemple de déjeuner avec des éditeurs pour garder une certaine autonomie. Le fait qu'il limite ses interlocuteurs à quatre en général est très bien vu et donne un côté assez intime aux entretiens.

J'aime aussi qu'un auteur étranger soit représenté, cela élargit le débat. J'ai trouvé le romancier américain Richard Ford assez marrant à écouter et je pourrais entendre Douglas Kennedy parler pendant des heures.

Parler du travail des écrivains, de l'écriture, de ce qui a motivé les auteurs à se pencher sur telle ou telle histoire devrait être plus courant à la télé quand on y pense. C'est curieux de penser que le marché du livre est inondé régulièrement de nouveaux bouquins et qu'on n'a si peu d'émissions sur le livre...

Une petite mention pour finir pour l'émission assez récente consacrée à l'écrivain Jean d'Ormesson et le scientifique Hubert Reeves. C'est vraiment rare d'assister à ce genre de face à face. Leurs propos un peu philosophiques et intellos étaient passionnants...

L'architecte de David Greig, une pièce publiée par l'Avant-Scène (numéro 1222).

Je n'ai pas adoré ce texte mais, avec une mise en scène adaptée, j'aimerais peut-être le voir sur scène, j'en sais rien. C'est un peu froid et avec une pointe d'humour cela aurait été tellement mieux. J'ai été déroutée car il y a trois histoires que l'on suit, et donc de nombreux changements de décor, et je me serais bien passée de la scène dans les urinoirs et de la fille à moitié nue sur scène. J'ai bien aimé la fin, mais me suis un peu ennuyée au milieu.

Voici l'histoire : Léo est un architecte qui a des problèmes de boulot et de famille. Une cité de banlieue qu'il a créée est en fait invivable et il y a une pétition pour qu'elle soit démolie et reconstruite, et sa femme en a assez de lui, son fils se cherche et sa fille est aussi désoeuvrée et cherche l'amour là où elle peut.

On suit ce petit monde dans leurs problèmes et quêtes multiples ce qui fait que le décor change toutes les cinq secondes (on doit bien avoir une cinquantaine de lieux différents représentés). Cette histoire se prêterait bien à un film. J'ai bien aimé la fin lorsque l'auteur fait le lien entre toutes les histoires et pose la question de l'élément humain, que l'on conçoit des immeubles et que l'on s'emploie à fonder une famille, mais qu'à trop négliger le facteur humain, la destruction n'est pas loin.

Par endroits, je n'ai pas trouvé les dialogues très excitants, chacun semble se parler à soi-même, personne ne s'écoute, mais je salue la maîtrise à la fin, quand on arrive au message de la pièce en quelque sorte. Je le répète, avec une approche moins glaciale, une goutte d'humour, ce texte m'aurait davantage séduit. 

Je regardais l'autre jour les critiques de spectacles sur le site de BilletRéduc et remarquais des commentaires de certaines personnes qui se plaignaient d'avoir acheté un billet pour voir une pièce du fait du titre qui semblait prometteur... Malheureusement elles se rendaient compte, une fois le rideau tombé, que le titre n'avait en fait aucun rapport avec l'histoire elle-même.

C'est bien de trouver des titres aguicheurs, mais s'il n'a rien à voir avec le texte, c'est un peu gonflé, je trouve. Exercice de marketing pur, on va dire.

Simpatico de Sam Shepard, une pièce en trois actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 1321).

J'ai bien aimé l'atmosphère de cette pièce. Dès le début, la tension entre les deux personnages principaux, Vinnie et Carter, est palpable, et on est intrigué par leur histoire, par leur passé. Je ne lis pas souvent de pièces traitant des magouilles concernant les courses hippiques et du fait du sujet et de l'écriture, on est transporté très vite dans un autre univers.

L'histoire : Carter débarque un jour chez Vinnie. Vinnie n'a pas un sou, vit de manière sommaire, tandis que Carter a bien réussi et est mariée à Rosie, qu'il a piquée des années plus tôt à Vinnie. Vinnie a demandé à Carter de venir pour l'aider à faire face à un problème du moment : une fille veut le poursuivre en justice pour harcèlement. Carter paraît anxieux et on apprend que Vinnie menace de le faire chanter, qu'il a l'intention d'exposer leurs anciennes magouilles hippiques et qu'il détient une boîte de photos compromettantes pour lui et son épouse...

Je dois avouer ne pas avoir tout compris mais cela n'a pas gêné la lecture, que je reprendrai une autre fois. J'ai trouvé que c'était un texte qui amenait très bien le suspense, captivait le lecteur d'emblée. Je n'ai pas adoré la fin, j'ai même trouvé qu'elle arrivait comme un cheveu sur la soupe. Tout se finit vite comme si l'auteur en avait tout d'un coup assez de son histoire et voulait passer à autre chose. Curieux.

J'ai classé ce texte dans mes pièces comiques mais j'ai trouvé ça assez sérieux.