Se trouver de Luigi Pirandello, une pièce en trois actes publiée par l'Avant-Scène (numéro 1322).
Les pièces de Pirandello me restent toujours dans la tête, je ne sais pas pourquoi, je les trouve fortes, puissantes. Pourtant je n'ai pas adoré celle-ci à la lecture, je me suis même un peu lassée au milieu, mais je suis sûre que cette pièce me ferait grande impression si je la voyais sur scène.
Tout d'abord l'histoire m'intéresse, le rapport entre la vie et l'art, peut-on vraiment apprécier la vie, avoir une vie quand on est artiste, tout ça vu du côté féminin, ce qui est encore plus rare. Ce portrait de femme, écrit je ne sais pas comment par un homme (en 1932), n'est pas banal.
Voici l'histoire : Donata est une comédienne réputée, qui a dévoué sa vie à ses rôles et à sa carrière mais qui est un peu paumée lorsque le rideau tombe. A force d'incarner différents personnages, elle s'est égarée, ne sait plus qui elle est. Elle se réfugie un jour dans la grande villa d'une amie et y fait la rencontre d'Ely, un homme avec lequel elle décide de fuir. Suite à un accident en mer, ils se retrouvent dans son atelier et elle découvre ce qu'est d'être amoureuse, d'avoir une vie qui lui appartient, loin du théâtre, mais tout finit mal lorsqu'elle remonte sur les planches, ce qu'Ely ne supporte pas car il ne souhaite plus la partager avec d'autres.
Un peu torturé, il va de soi, et je ne sais pas comment une comédienne peut arriver à mémoriser les dialogues de Donata. Rien que d'accepter le défi mérite une médaille. Il y a beaucoup d'interrogations sur l'art, sur la femme, et celles-ci reviennent à plusieurs reprises ce qui doit rendre le jeu encore plus difficile. Le monologue final ne doit pas être évident non plus.
Donc un texte intéressant d'un auteur qui est vraiment à part et qui offre toujours des textes d'un haut niveau.