Les choses à l'envers...
On se rend compte qu'on a fait les choses à l'envers lorsqu'on finit le premier jet d'une pièce et qu'on ne sait pas ce qu'un personnage fait comme boulot. Pire, on se rend compte qu'on ne l'a pas décrit au moment où il entre en scène et, quand on essaie de le faire, on ne sait pas du tout à quoi il ressemble. Pire encore, on se dit : "Tiens, tiens, mais c'est qui celui-là ?"
Eh oui, cela m'est arrivé, je n'en suis pas fière.
Le problème c'est que lorsque j'ai une idée de pièce, une seule chose me préoccupe : est-ce que cette idée va être suffisante pour écrire un texte d'une heure ou plus ? Est-ce qu'elle va assez m'inspirer ?
Bien sûr que je pourrais me mettre à remplir des grands tableaux pour essayer de savoir si j'ai assez de matière avant d'écrire une ligne (méthode encouragée dans les manuels d'écriture, si je me souviens bien), mais je trouve que c'est plus simple de me lancer et de voir ce que j'obtiens dans le concret.
Donc je tâte le terrain, j'avance petit à petit, et me voilà avec un premier acte. Une fois terminé, je cogite aussi vite et me dis: "oui, c'est bien joli tout ça, mais est-ce que je vais avoir assez à dire dans le second ?" "Est-ce que je peux continuer ?" Donc rebelote, je m'y remets, et c'est comme ça que je peux finir un premier jet d'histoire sans parfois m'être posée des questions fondamentales sur les personnages.
Est-ce faire les choses à l'envers ? Sûrement. Il est préférable de bien connaître ses personnages avant de se lancer, mais je me rends compte que bien souvent, je les dessine au fur et à mesure, les fais correspondre à l'histoire que je veux raconter. Ils doivent faire preuve d'une grande flexibilité, je dois dire. Ils peuvent être stylistes de mode une minute... et réprésentant(e) en produits pharmaceutiques celle d'après.
J'aimerais que tout ça soit un peu moins fouillis, mais je ne vois pas l'intérêt de bûcher trop sur le CV de différents personnages si l'idée de l'histoire n'est pas bonne et doit finir aux oubliettes. Je ne suis pas sûre d'être claire mais bon, c'est dit...