Ecriture d'une pièce de théâtre : la longueur
Comment savoir si l'on a trop écrit ou pas assez ?
Si on souhaite, par exemple, participer à un concours de pièces dites de longueur normale, pour un spectacle censé occupé une soirée entière, comment savoir si le texte qu'on propose est assez long ?
Certains vous diront que c'est le texte qui doit vous le faire sentir, que si vous vous laissez vraiment porter par votre histoire, c'est instinctif, blablabla... Cela n'avance à rien ce genre de commentaires, je trouve.
D'autres se fient au nombre de pages. Si l'on vise 90 pages, on est bon selon eux. Pour moi, se référer au nombre de pages ne sert pas à a grand-chose. Le formatage d'une pièce de théâtre n'étant pas aussi rigide que celui d'un scénario de film, il y a de grandes marges d'erreur. Dans ma mise en pages, mes pièces ne font que 45 pages. En mettant un peu d'espace par ci, par là, elles pourraient facilement faire 50, 55 pages.
Le calcul par le nombre de mots est le seul qui me paraît intéressant. Facile de le faire sur Word, instantané, un outil qui sert de référence pour les maisons d'édition qui font appel à des manuscrits de romans par exemple (demandant généralement autour de 100 000 mots), pourquoi le renier pour l'écriture théâtrale ?
Lorsque j'ai commencé à réfléchir sur la longueur de mes pièces, j'ai tapé de longs extraits de textes que j'aimais bien pour avoir une idée de leur nombre de mots.
Résultat des courses ?
Pieds nus dans le parc, de Neil Simon : environ 30 000 mots.
Joyeuses Pâques, de Jean Poiret : environ 30 000 mots.
Un petit jeu sans conséquence, de Jean Dell et Gérald Sibleyras : environ 15 000 mots.
Les deux premières pièces ont été écrites il y a plus de 30 ans et, si j'ai bien compris les divers conseils que j'ai reçus, on a tendance à faire beaucoup plus court maintenant (surtout si on est débutant). Il semble que si on vise les 12 000 à 15 000 mots, on est bon, on a un texte jugé apte à occuper une soirée entière.
J'en ai fait l'expérience. Au début, du fait des mes calcus basés sur des pièces "anciennes", j'écrivais des pièces en 4 actes de 20 000 mots environ. Un éditeur de théâtre réputé m'a dit (trois fois) que c'était beaucoup trop long pour le public actuel. La quatrième pièce que je lui ai envoyée, de 12 000 mots, a été acceptée par son comité de lecture, donc je pense que l'on ne peut pas trop se planter en visant ce total.
Dans mon prochain message, je parlerai de la durée d'une pièce, comment traduire en minutes le nombre de mots qu'on a écrits... C'est bien compliqué tout ça.